La Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) a détecté en 2016 près de 43.000 fraudes aux prestations sociales pour un montant de 275,4 millions d'euros, en hausse par rapport à 2015, a-t-elle annoncé mercredi. L'an passé, 42.959 fraudes ont été décelées par les Caisses d'allocations familiales (Caf) contre 39.934 en 2015, soit une augmentation de 8%. Le montant moyen d'une fraude est de 6.412 euros, selon le directeur général de la Cnaf, Daniel Lenoir, qui a lancé une campagne de communication pour "expliquer la politique de contrôle".
"Ce n'est pas la fraude qui augmente, c'est la détection. Nous avons fait des progrès considérables", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, estimant que le renforcement des contrôles devait avoir un "effet dissuasif" et permettre de payer l'allocataire "à bon droit".
75 % des fraudes sont des fausses déclarations. Dans le détail, 75,5% des fraudes détectées étaient dues à des omissions ou des fausses déclarations, 16,5% à des fraudes à l'isolement (oubli de déclarer une situation maritale par exemple) et 8% à des faux et usages de faux. La majorité a concerné les minimas sociaux (RSA notamment) et les aides au logement. Environ 5% ont fait l'objet d'un dépôt de plainte, les autres ont été pénalisées par des avertissements ou des pénalités financières.
12,8 millions d'allocataires. En 2016, les 102 Caf ont versé environ 70 milliards d'euros de prestations (RSA, allocations familiales, Aide au logement, Allocation adulte handicapé, prime d'activité...) à 12,8 millions d'allocataires. La fraude a concerné 0,36% de la population des bénéficiaires.
En quatre ans, le nombre de fraudes détectées a été multiplié par deux, résultat de la généralisation du "datamining", -processus qui permet d'extraire automatiquement des informations grâce à des méthodes statistiques et mathématiques pour relever les incohérences- et d'une meilleure sensibilisation et formation des agents des Caf, selon Daniel Lenoir.