Le ministre du Travail Michel Sapin a récusé jeudi toute "aberration statistique" dans la forte baisse du nombre des inscrits à Pôle emploi en août, mais il a aussi une nouvelle fois refusé de parler d"inversion de la courbe du chômage". Ce n'est pas "une aberration statistique, même si dans les périodes de reprise de l'activité, il peut y avoir des mouvements un peu erratiques d'un mois sur l'autre", a-t-il dit sur France Inter.
Selon Michel Sapin, "il y a chaque mois des mouvements statistiques qu'on pourrait commenter à l'infini". En août, pour la première fois depuis avril 2011, le nombre de demandeurs d'emploi est reparti à la baisse, avec 50.000 demandeurs d'emploi sans activité en moins en métropole. Cette baisse s'explique notamment par une explosion des "cessations d'inscriptions pour défaut d'actualisation", dénoncée comme une "manipulation statistique" par l'UMP.
Un grand nombre de personnes (77.500 de plus qu'en juillet, soit une hausse de 38,8%) ont disparu des listes faute d'avoir informé Pôle emploi, comme ils y sont obligés, de l'évolution de leur situation. "Il y a surtout un grand mouvement qui est la diminution des entrées (à Pôle emploi), moins de fins de CDD, moins de fin de missions d'intérim, de licenciement (...) c'est le signal le plus important", a insisté le ministre. Pour autant, la baisse d'août n'est toutefois "pas l'inversion de la courbe du chômage", promise par François Hollande pour la fin de l'année, a-t-il répété. "Ce n'est pas parce que ça baisse en août que ça ne va pas augmenter un mois derrière", "pour moi l'inversion de la courbe, ça doit être durable, pas un chiffre sur un mois", a-t-il poursuivi. Pôle emploi recensait à la fin de mois dernier 3,23 millions de demandeurs d'emploi sans activité en métropole.