Le temps, c'est de l'argent en Grèce. Et le gouvernement semble l'avoir compris. Athènes demande en effet un délai supplémentaire pour mettre en œuvre les réformes demandées par ses créanciers. "Nous n'abandonnons nullement nos efforts afin d'obtenir un délai supplémentaire pour réaliser l'ajustement budgétaire", a rappelé mercredi le leader de la Gauche Démocratique, Fotis Kouvelis, après une réunion de deux heures avec le Premier ministre conservateur Antonis Samaras et le troisième partenaire de la coalition au pouvoir, le dirigeant socialiste Evangelos Venizelos.
"Un effort pour les plus pauvres"
Et pour prouver sa bonne foi, l'exécutif annonce un chiffre, afin de rassurer ses créanciers. "La Grèce va réaliser des réductions de dépenses de 11,5 milliards d'euros", a promis mercredi Fotis Kouvelis. "Il y aura une proposition du gouvernement concernant le paquet de 11,5 milliards d'euros. Mais les négociations n'ont pas encore porté sur des chiffres précis", renseigne le leader de la Gauche Démocratique.
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"Un effort serait fait pour épargner les plus pauvres, dont le nombre s'accroît", ajoute-t-il simplement. Athènes doit mettre en place, d'ici deux ans, un nouveau plan d'économies indispensable pour débloquer le versement à la Grèce d'une tranche de 31,5 milliards d'euros en septembre, dans le cadre du plan de sauvetage de 130 milliards d'euros.
"Les réserves disponibles sont proches de zéro"
La troïka des créanciers de la Grèce - UE, BCE et FMI - a fait clairement savoir que l'argent ne serait pas versé tant que les réformes dans le pays ne seraient pas remises sur les rails. Mais le délai est jugé intenable pour beaucoup. "C'est très difficile, c'est presque impossible de réunir 11,5 milliards d'euros grâce à des économies budgétaires en 2013 et 2014", s'est ainsi alarmé, sur la radio Vima FM, Evangélos Vénizélos, qui dirige le parti socialiste Pasok. "Cette difficulté a toujours été présente, mais aujourd'hui, elle est aggravée par les prévisions de récession", a-t-il ajouté.
Selon les médias grecs, les socialistes et la gauche modérée, membres de la coalition gouvernementale, s'insurgent contre de nouvelles restrictions budgétaires après des années d'austérité imposée à ce pays plongé dans la récession.
La réunion des dirigeants grecs s'est tenue alors que les experts de l'UE et du FMI font le point à Athènes sur l'état d'avancement des réformes et que le ministère des Finances a averti que la Grèce était pratiquement à court d'argent. "Les réserves disponibles sont proches de zéro", a déclaré mardi le ministre adjoint des Finances, Christos Staikouras, à la télévision.