Déficit : Le Foll et Sapin demandent du temps à Bruxelles

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Alexis Toulon , modifié à
TEMPORISATION - La France devait passer sous la barre des 3% de déficit dès 2015. Elle ne tiendra pas cet objectif. Pour éviter les sanctions, l'heure est au marchandage.

La France ne tient pas les délais. Les déficits reculent depuis deux ans. Toutefois, les efforts consentis sont loin d’être suffisants pour respecter les délais donnés par Bruxelles. Au mieux, la France reviendra sous la barre des 3% en 2016, alors qu’elle avait promis d’y être en 2015, après avoir obtenu un premier délai. Ce que n’a pas manqué de rappeler vendredi Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières. Pour le nouveau gouvernement, il y a du pain sur la planche. Objectif affiché par Michel Sapin et Stéphane Le Foll jeudi matin : tem-po-ri-ser.

La France est un poids lourd de l’UE. La France a peut-être du retard sur la question des déficits, mais elle reste la deuxième puissance économique du continent. Et elle a conscience d’être un poids lourd, comme l’a prouvé Michel Sapin jeudi : "l'Europe se portera mieux quand la France se portera mieux". Le nouveau ministre des Finances a assuré que le "rythme" de réduction du déficit "sera discuté" avec la commission européenne "pour trouver le chemin de l'intérêt commun". "Les objectifs sont des objectifs que nous tiendrons", a-t-il répété, sans donner de calendrier.

La lutte contre les déficits au cœur de l’action gouvernementale. La question de la réduction des déficits a été intégrée par les deux gouvernements de François Hollande qui en ont fait leur cheval de bataille. "François Hollande a bien précisé dans son allocution que l'enjeu, aujourd'hui, à l'échelle européenne comme pour la France, c'est la croissance et le sérieux budgétaire. Parce qu'on ne peut pas laisser croire qu'en laissant filer les déficits publics, on réglerait le problème de la confiance et de la croissance", a assuré le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, invité d'Europe 1 jeudi matin. Et à la question : "vous iriez jusqu'à la confrontation ?", le nouveau porte-voix de l'exécutif français a préféré esquiver : "On a un choix simple, pour que l'Europe sorte des déficits et de l'endettement, c'est de retrouver de la croissance et de la confiance."

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