La négociation sur l'emploi menée avec les partenaires sociaux en vue d'un compromis historique n'est pas une mince affaire. Michel Sapin, le ministre du Travail, a jugé mercredi le rendez-vous "difficile" et "crucial", mercredi, à la veille de la reprise des négociations.
Invités par le gouvernement à trouver un accord avant la fin de l'année, les partenaires sociaux doivent examiner à partir de jeudi un texte global élaboré par les organisations patronales à partir des discussions menées avec les syndicats. Il a dit espérer "d'abord et avant tout du côté patronal des propositions et des propositions qui ne soient pas, selon un terme utilisé par un syndicat, des 'provocations'".
Quatre champs ont été définis : lutter contre la précarité sur le marché du travail, anticiper les évolutions de l'activité, de l'emploi et des compétences, améliorer les dispositifs de maintien de l'emploi et améliorer les procédures de licenciement.
Parisot promet des "propositions très concrètes"
La négociation n'avait pas repris depuis le 25 octobre, jour où les syndicats avaient dénoncé les propositions "inacceptables" du patronat sur les licenciements collectifs. Le gouvernement, de nombreuses entreprises, les institutions internationales ou encore le gouverneur de la Banque de France comptent sur cette négociation pour améliorer le fonctionnement du marché français du travail, ce qui serait selon eux un levier de redressement de la compétitivité de l'économie française.
"Ça fait des années et des années qu'on dit qu'il faut réformer le marché du travail et qu'on ne le fait pas", a lancé Michel Sapin. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a estimé elle aussi que cette négociation était "extrêmement difficile". "Les organisations syndicales demandent plus de sécurité, nous allons leur faire des propositions très concrètes", a-t-elle dit mercredi sur Europe 1, évoquant "des dispositifs qui permettent de favoriser beaucoup plus que ça n'est le cas aujourd'hui le CDI comme premier contrat".
La compétitivité ? Notre défi majeur
"Nous allons proposer des choses pour favoriser la portabilité des droits quand un salarié passe d'une entreprise à une autre", a ajouté Laurence Parisot. "Mais il faut absolument aussi que les organisations syndicales entendent que les entreprises ont besoin de souplesse, d'adaptation, de flexibilité." François Hollande a appelé mardi les partenaires sociaux au compromis, l'exécutif ne souhaitant pas passer en force.
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"J'appelle toutes les organisations syndicales (...) et les employeurs (...) à nouer cette négociation, à la conclure, et à faire ce compromis historique, sinon le gouvernement prendra là encore la décision", a-t-il dit. Le Fonds monétaire international (FMI) estime dans un rapport publié la semaine dernière que "le manque de compétitivité de l'économie française émerge comme le défi majeur à la stabilité macro-économique, la croissance et la création d'emplois".