Le gouvernement français compte céder 49,99% du capital de l'aéroport de Toulouse au consortium chinois Symbiose, a annoncé Bercy jeudi soir dans un communiqué, confirmant une information de la Dépêche du Midi. Cette vente d'une partie du capital du quatrième aéroport français devrait rapporter plus de 300 millions d'euros.
Un fonds d'investissement hongkongais. Dans un communiqué commun, les ministres ont précisé avoir choisi ce consortium, composé de Shandong Hi-Speed Group et de Friedmann Pacific Asset Management, un fonds d'investissement de Hong Kong, comme "acquéreur pressenti" de la part de 49,9% mise en vente cet été par l'Etat, sur les 60% qu'il détient actuellement. Ce spécialiste des aéroports veut se développer en Europe et faire de Toulouse une porte d'entrée pour les touristes chinois en France, mais aussi sur la Catalogne : Barcelone n'est pas très loin.
Les Français restent majoritaires. Dans un entretien accordé au journal, le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, précise donc "qu'il ne s'agit pas d'une privatisation mais bien d'une ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l'Etat restent majoritaires avec 50,01% du capital". Il ajoute qu'elle s'effectue pour "un montant de 308 millions d'euros".
"L'aéroport de Toulouse-Blagnac demeure en tout état de cause géré dans le cadre d'une concession dont l'Etat est le concédant et seul le capital de la société concessionnaire, chargée de l'exploitation, est ouvert", ont assuré Emmanuel Macron et Michel Sapin, ministre des Finances, ajoutant que "l'opération a été menée en concertation continue entre l'Etat et les actionnaires publics locaux".
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Enfin, Bercy précise que "la décision définitive de cession ne pourra intervenir qu'à l'issue" d'une procédure de consultation du comité d'entreprise de l'aéroport, et après autorisation des autorités compétentes en matière d'aviation civile conformément au cahier des charges-type applicable aux concessions d'aérodromes appartenant à l'Etat. Ce rachat avait suscité l'inquiétude d'élus et d'industriels locaux, qui craignaient de voir la majorité des parts tomber dans les mains d'investisseurs étrangers.
Le fruit de très longues négociations. Cette opération est très symbolique puisqu'il s'agit du premier gros aéroport français à être en partie cédé à des investisseurs étrangers. A Bercy, on ne voulait pas donner l'impression de brader à des étrangers un tel outil, si bien que les négociations ont été longues. Les Chinois ont accepté in extremis de revendre à un groupe français dans les prochaines semaines une partie des 49,9% du capital qu'ils vont acquérir.
Une telle vente ayant suscité l'intérêt de nombreux investisseurs, le gouvernement ne compte d'ailleurs pas s'arrêter là : il compte vendre dans les prochains mois sa participation dans les aéroports de Lyon et de Nice.