"Dans cinq ans, notre concurrent sera Amazon", assure Michel-Edouard Leclerc. Dans une interview donnée mercredi sur RMC- BFM-TV, le PDG de l'enseigne du même nom a annoncé un vaste plan d'investissement d'un milliard d'euros en trois ans, avec création de 10.000 emplois nets à la clé. Le but : développer le site internet du groupe et la vente en ligne.
Aujourd'hui les ventes de l'enseigne sur internet représentent 2 milliards d'euros, ce qui le place déjà au niveau d'Amazon en France et loin devant ses concurrents (les ventes d'Auchan drive, par exemple, ne représentent que 500 millions par an). Mais ce montant n'est qu'une goutte d'eau en comparaison des 44 milliards d'euros de chiffre d'affaires de Leclerc au total.
Une sorte d'épicerie géante sur internet. "Aujourd'hui quand on devient un grand de l'hypermarché, il faut qu'on apprenne à devenir un grand de l'internet, culturellement c'est une révolution pour les provinciaux que nous sommes. Il faut faire un grand portail internet, on va investir un milliard, dont la moitié en logistique", a déclaré Michel-Edouard Leclerc mercredi.
L'idée est de créer, à termes, une sorte d'épicerie géante sur internet, pour y vendre de l'alimentation mais aussi des livres ou de l'électroménager. Outre le développement du site en lui-même, Leclerc veut aussi développer ses drives, ces points relais où l'on peut venir récupérer ses courses après les avoir commandées sur internet. Selon Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, "Leclerc veut les agrandir, les rendre plus pratiques, pour que l'on puisse, à terme, venir y récupérer ses courses mais aussi son frigo ou ses livres". Un moyen pour le géant de la grande distribution de s'éviter les coûts de livraison à domicile et de devenir ultra-rentable.
Des créations d'emploi sans destruction ? Et pour ça, le groupe est prêt à mettre les moyens. "Pour ouvrir un hypermarché de taille moyenne, il faut 5 millions, 10 millions, quelquefois 20 millions, 30 millions d'euros. Là pour ouvrir un portail internet, pour aller au devant de 65 millions de consommateurs, il va falloir investir 20 à 30 millions par an, plus 500 à 600 millions pendant deux ou trois ans en logistique, plus des points relais, des drives", a détaillé le PDG.
Michel-Edouard Leclerc le promet également : les 10.000 emplois à attendre de cette dématérialisation ne se feront pas au détriment de l'emploi en magasin. "Les hypermarchés restent le navire amiral, avec des métiers qui seront revalorisés".
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