Toujours invendu à l’étranger, l’avion militaire Rafale voit une nouvelle fois ses chances d’être exporté compromises. Le président sortant brésilien Lula vient d’annoncer qu'il n'allait pas accélérer, avant son départ du pouvoir le 1er janvier 2011, la signature définitive des contrats militaires prévus avec la France.
La décision finale sur le choix des avions de combat à acheter est "un héritage très lourd, un héritage à long terme pour le Brésil. Je pourrais signer et faire un accord avec la France, mais je ne le ferai pas", a confié Lula dans une interview à TV Brasil. Le Brésil compte investir entre 4 et 7 milliards de dollars (3 à 5,2 milliards d'euros).
La volte-face de Lula
Brésil, septembre 2009. La France et l’industrie de l’armement se réjouissent, l’avion militaire Rafale a enfin une chance d’être vendu à l’étranger : le président brésilien Lula et son homologue français annoncent l’ouverture de négociations exclusives avec le groupe Dassault.
Jusqu'à présent, Lula avait toujours déclaré qu'il conclurait cette négociation avant de quitter la présidence. Ce dernier a toujours insisté sur le caractère politique de cette décision, soulignant que le Brésil ne voulait pas seulement acheter un avion mais aussi une technologie pour lui permettre de construire son propre appareil et de le vendre à ses voisins latino-américains.
Les ventes de Rafale n’ont toujours pas décollé
Malgré le transfert de technologie "sans restrictions" promis par Nicolas Sarkozy, le président Lula a préféré temporiser. Une décision de mauvais augure pour le groupe Dassault, qui n’a toujours pas réussi à vendre un seul Rafale depuis sa création. La polyvalence de cet avion est un atout, mais aussi un défaut puisque l’avion n’excelle dans aucun domaine.
A contrario, le F-18 américain est moins moderne mais reste efficace et surtout moins cher. Un atout de poids dans un contexte de coupes budgétaires annoncées lundi par le gouvernement et qui toucheront tous les secteurs, y compris la Défense, à l'exception des programmes sociaux.
Depuis 2008, Paris et Abou Dhabi discutent d'un contrat d'achat de 60 Rafale, mais les négociations sont là aussi poussives. Pire, le roi de Bahreïn aurait affirmé fin 2009 que l’avion français était doté d'une "technologie d'hier", selon une note publiée le 30 novembre par WikiLeaks.