Chacun pour soi. Depuis dimanche, élus démocrates et républicains n'arrivent plus à s'entendre sur la sortie de crise à adopter pour régler le problème de la dette. Ils doivent se retrouver dans la journée de lundi pour trouver une issue aux négociations sur le relèvement de la dette des Etats-Unis avant la date-butoir du 2 août.
Une opération en une seule fois, pour les démocrates...
De leur côté, les démocrates proposent de relever le plafond de la dette de 2.700 milliards de dollars, ce qui permettrait de couvrir les besoins américains en matière d'emprunt jusqu'à l'élection présidentielle de novembre 2012. En contrepartie, les dépenses budgétaires seraient abaissées du même montant sur dix ans. Les analystes estiment toutefois qu'un plan d'économie de 4.000 milliards sur dix ans serait nécessaire pour maintenir la dette à un niveau gérable.
...contre un relèvement du plafond en deux fois, côté républicain
Les républicains veulent que la Maison-Blanche accepte une importante baisse des dépenses publiques avant d'approuver une hausse du fardeau de la dette. John Boehner, le président de la Chambre des représentants, souhaite relever graduellement le plafond de la dette, afin de forcer le Congrès à se pencher de nouveau sur cette question épineuse avant les élections. Potentiellement, son projet pourrait permettre des économies plus importantes via une réforme de la fiscalité et du système d'assurance santé, dont le coût risque d'exploser dans les dix ans à venir.
Outre la question de la durée, les deux camps n'ont toujours pas réglé leurs différends sur la hausse des recettes fiscales, vigoureusement rejetées par les républicains.
Hillary Clinton calme le jeu
Washington a tenté de rassurer le monde par la voix d'Hillary Clinton, en déplacement à Hong Kong. "Nous savons à quel point c'est important pour nous et pour vous (...) J'ai confiance dans le fait que le Congrès fera ce qu'il faut, et arrivera à un accord sur le plafond de la dette, (puis) travaillera avec le président Obama sur des mesures améliorant nos perspectives budgétaires à long terme", a estimé la Secrétaire d'Etat.
En fin d'après-midi, Barack Obama lui-même a pris la parole pour rappeler que "nous ne pouvons pas réduire notre déficit seulement en coupant dans les dépenses". Le président américain a réitéré son appel à une approche "équilibrée" pour lutter contre les déficits, souhaitant que les plus aisés soient mis à contribution pour payer leur "juste part".
Un plan annoncé lundi ?
Démocrates et républicains s'étaient eux-mêmes fixé comme objectif d'annoncer des progrès sur un plan de réduction des déficits avant l'ouverture des marchés financiers asiatiques lundi matin, de crainte de provoquer une chute des indices en cas d'échec. John Boehner prévoit désormais d'annoncer un plan à 14 heures locales (20 heures, à Paris).
Lundi, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a lancé sur Twitter que "les républicains de la Chambre mettent en péril notre économie en refusant le compromis". Selon lui John Boehner a "tourné le dos deux fois à des accords raisonnables soutenus par le public. Ça, c'est indéfendable", a-t-il insisté.