C'est un difficile combat que vont devoir mener la SNCF et la RATP pour tenter de limiter l'impact de la fraude sur leurs comptes. A eux deux, les réseaux de transports publics perdent chaque année 400 millions d'euros par an, dont 300 pour la seule SNCF. La faute à des usagers bien malins, qui ne manquent pas d'idées pour resquiller sans se faire prendre. La preuve par trois.
Squatter la voiture bar des TGV. Non, il n'est pas impossible de frauder dans le TGV même en croisant les contrôleurs. C'est en tout cas ce qu'assure à Europe 1 Sophie, une jeune femme. "Dans le train, je monte au niveau de la voiture bar. Dès qu'un contrôleur passe et qu'il me demande mon billet, je lui répond qu'il est à ma place, un peu plus loin, et que je le lui ramène tout de suite. Généralement, les contrôleurs passent et ne font pas attention car le train est plein. Sur un trajet d'une heure, ils n'ont bien souvent pas le temps de contrôler tout le monde", explique-t-elle.
>> Selon Mélanie Taravant, spécialiste des questions de transports à Europe 1, la fraude serait l'une des causes de la hausse du prix des billets :
Réutiliser un billet non contrôlé. Dans le train régional qui la ramène chaque semaine à sa famille, Anaïs a trouvé son bon plan, qui lui permet de faire des économies considérables. "Si j'ai un billet non composté qui n'a pas été contrôlé, je peux le réutiliser la semaine suivante. Cette technique m'a permis d'économiser environ trente euros par mois", assure-t-elle à Europe 1. Soit plus de 700 euros sur deux ans.
Avoir une bonne appli mobile. Pour éviter les contrôleurs, il faut savoir où ils se trouvent. C'est l'information que donnent des applications de smartphone. L'une d'entre elle, par exemple, informe en temps réel de la présence de contrôleurs sur les lignes de métro à Paris, Lyon ou Marseille. Pour rappel, la fraude représente une perte de 100 millions d'euros par an à la RATP, l'équivalent de 5% des passagers qui ne paient pas leur ticket.
Souscrire à une "mutuelle de fraudeurs". C'est la dernière méthode à la mode chez les fraudeurs. Contribuer ensemble à une cagnotte qui paye pour les contraventions. Robin, interrogé par Europe 1, raconte : "ce sont des groupes d'amis, 30 ou 40 personnes. En échange de 9 euros par mois, ils prennent en charge toutes les contraventions qu'on peut avoir dans le mois ! Le but étant d'avoir le moins de contraventions possible pour ne pas être très vite en faillite..."