1 Français sur 7 vivait avec moins de 954 euros par mois en 2009. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Insee publiée mardi, d'après laquelle l'impact de la crise économique sur l'économie et le marché du travail en France s'est traduit en 2009 par le ralentissement de la progression du niveau de vie et par la remontée du taux de pauvreté. D'après l'Institut de la statistique, la France métropolitaine comptait 8,2 millions de pauvres en 2009, soit 13,5% de la population. C'est 400.000 pauvres de plus qu'en 2008.
Des statistiques jugées "en-dessous" de la réalité de 2011 par le Secours populaire français. "J'insiste sur le fait que ce sont des chiffres qui remontent à 2009, mais depuis, la situation s'est considérablement aggravée", met en garde le président du Secours populaire français, Julien Lauprêtre.
Les plus modestes trinquent
Une augmentation de la pauvreté directement liée à la crise. 2009 est "vraiment la première année pleine où se ressentent les effets de la crise" amorcée en 2008, commente Jean-Louis Lhéritier, chef du département "Ressources et conditions de vie des ménages" à l'Insee. Pourtant, "malgré la crise, l'évolution du niveau de vie médian est restée positive", a-t-il souligné. La moitié des Français vivait avec moins de 19.080 euros par an (1.590 euros par mois), en hausse de 0,4% par rapport à 2008.
Toutefois, si la crise a "touché tous les ménages, elle a davantage affecté les plus modestes", constate Jean-Louis Lhéritier.
Enfin, autre fait notable : le taux de pauvreté au sein des chômeurs a diminué de 1,1 point par rapport à 2008, ce qui s'explique par l'entrée dans le chômage de salariés plus qualifiés et mieux rémunérés, et qui touchent donc des allocations plus élevées.
Les inégalités progressent
L'enquête "Revenus fiscaux et sociaux" de l'Insee confirme aussi le creusement des inégalités, déjà perceptible dans plusieurs études publiées ces derniers mois. Un bilan confirmé par le président du Secours populaire français. Selon Julien Lauprêtre, "des pauvres deviennent de plus en plus pauvres mais il y a aussi des personnes qui ne s'attendaient pas à ce qui leur arrive : cadres, petits commerçants, petits artisans".
Ainsi, alors que le niveau de vie des 10% des Français les plus modestes, inférieur à 10.410 euros, recule de 1,1%, celui des 10% les plus aisés, supérieur à 35.840 euros, augmente de 0,7%.
Enfin la crise a relativement épargné les retraités, dont niveau de vie médian a augmenté de 1,3% en 2009 et dont le taux de pauvreté est resté stable, à 9,9%.