Les agents de la Ville de Marseille, dont le temps de travail est au cœur d'une enquête judiciaire, vont travailler 40 heures de plus par an, avec la suppression d'une semaine de congé supplémentaire qui leur était octroyée, a annoncé jeudi un haut responsable de la mairie.
"Respecter la loi". "Nous ne voulons pas de grève, mais il nous faut respecter la loi. Pour les agents, c'est bien simple : ou bien ils discutent avec nous, ou bien ils le feront devant la police judiciaire", prévient le directeur général des services Jean-Claude Gondard dans La Provence, au surlendemain d'une perquisition menée dans les locaux de la mairie dans le cadre d'une enquête menée par le parquet national financier.
Tricherie sur le système de pointage. "L'affaire du Samu social nous a fait accélérer le tempo", reconnaît Jean-Claude Gondard dans cet entretien. Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Marseille autour de la question du temps de travail des employés municipaux du Samu social, soupçonnés d'avoir gonflé leur nombre d'heures via un système de faux pointage, cette enquête a depuis été confiée au parquet national financier, qui l'a élargie à d'autres services municipaux, selon Mediapart et Marsactu.
Un coût de 10 millions d'euros. Dans un rapport rendu public en octobre 2013, la Cour régionale des comptes avait souligné que le temps de travail officiel des quelque 12.000 agents titulaires de la cité phocéenne n'était que de 1.567 heures par an, soit 40 heures de moins que la durée légale de 1.607 heures pour la fonction publique, soit un coût de 10 millions d'euros par an pour le budget municipal, avait chiffré le magistrat rapporteur.