Les syndicats CGT, SUD et FO de la Fnac, majoritaires à eux trois, ont confirmé leur veto à l'accord sur le travail du dimanche et en soirée conclu au début de l'année et signé formellement la semaine dernière, a-t-on appris lundi de sources syndicales.
"Préserver les intérêts des salariés de l'entreprise". L'accord, signé le 5 juillet par la CFTC, la CFDT et la CFE-CGC, après consultation des instances représentatives du personnel, devait permettre l'ouverture dominicale des magasins de l'enseigne, notamment à Paris, où la Fnac voulait ouvrir tous les dimanches en zone touristique internationale (ZTI) créées par la loi Macron. En janvier, la CGT, SUD et FO avaient annoncé leur intention de s'opposer à cet accord "synonyme de régression sociale majeure", conclu après plusieurs mois de négociations. Dans un courrier daté de vendredi, FO écrit qu'il exerce son droit d'opposition "afin de préserver les intérêts des salariés de l'entreprise". Les courriers de la CGT et de SUD sont aussi partis vendredi, a-t-on appris de sources syndicales.
La Fnac "déplore cette décision". "Nous déplorons bien évidemment cette décision", a réagi la Fnac. "On voit bien qu'on se heurte à la position dogmatique de certaines centrales syndicales opposées dès le départ à la loi Macron et au principe du travail dominical, sans en laisser le choix aux salariés", a ajouté l'enseigne de biens culturels dirigée par Alexandre Bompard.
Selon les trois syndicats opposés à l'extension du travail le dimanche et en soirée, la direction a placardé dès le jour de la signature de l'accord, qui était aussi la dernière journée de manifestation contre le projet de loi Travail à l'appel notamment des syndicats CGT, FO et Solidaires, des affichettes pour informer les personnels de sa prochaine mise en oeuvre. "Hasard du calendrier ou symbolique délibérée", se demandent les trois syndicats dans un tract commun, en dénonçant la "communication partielle et partiale" de la direction. "Le 1er dimanche travaillé dans les conditions de l'accord sera le 28 août", stipule l'une de ces affichettes, en annonçant le lancement du recueil du volontariat, tandis qu'une autre sur l'"'opposition possible" des syndicats souligne les "conséquences majeures et préjudiciables" pour l'enseigne.
Ce que prévoyait l'accord. Pour les magasins ouverts régulièrement le dimanche, l'accord prévoyait 12 dimanches majorés à 200%, c'est-à-dire payés triple, et 40 dimanches majorés à 100%, c'est-à-dire payés double. Dans tous les cas, aucun repos compensateur n'était en revanche accordé. Pour les magasins ouverts occasionnellement (jusqu'à 12 dimanches), la majoration devait être de 100%, avec repos compensateur, comme prévu par la loi pour les dimanches dits "du maire".