Malgré la crise, la France reste une grande puissance agricole. Depuis 20 ans, le solde de la balance commerciale a presque toujours été excédentaire. Instaurer des prix planchers signifierait des tarifs plus chers à l'achat et donc une perte de compétitivité des agriculteurs français.
"Les parts de marché qu'on perd, la Russie se fera un plaisir de récupérer"
Jérôme, céréalier dans l'Eure présent sur le salon, l'a bien compris : "En mettant un prix plancher qui remonte à un minimum, on va s'interdire des exportations. Et des exportations qu'on perd, on ne les retrouvera pas, c'est certain", affirme-t-il. "Des parts de marché qu'on perd et que la Russie se fera un plaisir de récupérer".
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En visite Porte de Versailles, Bruno Le Maire a tenté de dessiner un chemin de crête ménageant compétitivité et meilleure rémunération des agriculteurs : "Toute ferme française doit pouvoir être compétitive. Et donc il y a bien un prix plancher en dessous duquel vous ne pouvez pas vendre parce que ça n'est suffisamment rémunérateur, donc il n'y a absolument pas d'incompatibilité entre le prix plancher et la compétitivité des fermes françaises. Les deux vont ensemble". Difficile à imaginer, d'autant plus que la loi Egalim 2 prévoyait déjà de sanctuariser les revenus des agriculteurs, en interdisant le prix de la matière première.