Faire rayonner la France à l'international en aidant notamment les entreprises tricolores à exporter, voilà la volonté du "plan export" qui sera lancé par le gouvernement à la rentrée à destination des petites et moyennes entreprises (PME). Et il y a du chemin à faire pour y arriver car aujourd'hui, peu de PME ont le réflexe de l'export. D’autres patrons n’ont tout simplement pas les moyens de partir à la conquête des marchés internationaux.
Exporter, "c'est une véritable stratégie" pour les PME
C'est le cas de Didier Moinereau, à la tête de deux entreprises spécialisées dans l'événementiel de luxe qui regroupe 12 salariés au total. "C’est une véritable stratégie", souligne-t-il auprès d'Europe 1. "Ça veut dire qu’il faut se donner les moyens de faire les études juridiques, de trouver les bons contacts sur le territoire, et ça nécessite donc un engagement financier", explique le patron.
Pour le moment, cela semble complexe pour Didier Moinereau. "On a déjà du mal à recruter du personnel, alors, si on doit développer le business, c’est quasiment impossible", soupire-t-il.
Aider à faire grossir les entreprises
Quels que soient les freins, en 2020, seul 30% des PME ont vendu des biens ou des services à l’étranger, alors que 71% des grandes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire, l’ont fait, selon l’Insee. Pourtant, des pistes existent pour les aider à exporter.
Pour cela, "il faut une assise financière suffisante, il y a besoin d'un appui de la part des pouvoirs publics pour permettre à ces entreprises d'avoir des fonds propres", détaille l'économiste Philippe Crevel. Qui ajoute : "C'est aussi une question de taille donc il faut aider à faire grossir les entreprises françaises". Pour Didier Moinereau, une autre possibilité serait de recruter des spécialistes de l’exportation dans les Chambres de commerce pour conseiller les entreprises.
Le dernier grand plan gouvernemental dédié au commerce extérieur remonte à 2018 avec la stratégie de Roubaix. Aujourd’hui, la France compte 148.000 entreprises exportatrices. L’objectif est de passer à 200.000 d’ici à 2030.