Pour "répondre à l'urgence sociale", la CGT lance un appel à la grève et à des manifestations mardi dans toute la France. Un pari risqué pour Philippe Martinez, alors que les "gilets jaunes" poursuivent eux aussi leur mobilisation en marge de tout syndicat. Dans ce contexte particulier, la CGT, qui aurait pu pleinement profiter de cette crise sociale, peine à trouver sa place. Tout l'enjeu pour elle sera donc de reprendre la main.
Inaudible. Depuis deux mois et demi, la centrale est apparue totalement inaudible. Ce n'est pas faute, pourtant, d'avoir essayé. Mais, à chaque fois, elle est tombée à côté de la plaque. Mal à l'aise face aux "gilets jaunes", à la fois admiratif de leur force de percussion sur la durée et méfiant à l'égard des porte-paroles du mouvement dont on ne sait pas ce qu'ils ont réellement dans la tête, le syndicat se rabat mardi sur sa bonne vieille boîte à outils : un appel à la grève interprofessionnelle un jour de la semaine.
Congrès. L'objectif est, évidemment, de frapper le plus fort possible en touchant les entreprises. Car les manifestations le samedi des "gilets jaunes" ne perturbent pas tant que ça l'économie. Mais c'est à quitte ou double. Si la mobilisation reste au niveau des précédentes journées, qui avaient fait un flop, la CGT aura grillé l'une de ses dernières cartouches et aura du mal à peser sur la scène sociale. En réalité, ce n'est pas ça qui préoccupe le plus Philippe Martinez, le leader du syndicat. Dans trois mois, il a son congrès à Dijon, où l'attendent au tournant ses bastions les plus radicaux. Leur donner des gages, voilà son obsession.