Le ministre du Travail Olivier Dussopt reçoit ce lundi matin les partenaires sociaux pour leur détailler les nouvelles règles d'indemnisation de l'assurance-chômage. Si le marché du Travail est dynamique, avec un taux de chômage à 7,3%, les conditions d'indemnisation seront durcies avec le passage de cette réforme. À partir du 1er février 2023, pour les entrants au chômage, un coefficient de réduction sera appliqué si la conjoncture reste similaire à celle d'aujourd'hui : à titre d'exemple la durée d'indemnisation maximum de 24 mois sera ramenée à 18 mois pour les moins de 53 ans.
Les nouvelles règles vont entrer en vigueur dans une période d'incertitude économique
Un actif ayant travaillé 12 mois sur les deux dernières années aura droit à neuf mois d'indemnités contre 12 actuellement, si la dynamique de l'emploi est bonne. Si elle est mauvaise, le durée actuelle de 12 mois pour 12 mois travaillés sur les deux années précédentes demeure la règle. Par ailleurs, les conditions d'entrée dans le régime d'assurance-chômage vont rester identiques : six mois de travail sur les deux dernières années. Tout comme le niveau de l'indemnisation.
En revanche le gouvernement semble revenir sur sa promesse de rendre les conditions d'indemnisations plus généreuses en cas de conjoncture défavorable. Dans cette hypothèse, les conditions d'indemnisation seront celles qui prévalent actuellement. Les concertations menées par Olivier Dussopt n'ont pas abouti à un accord avec les partenaires sociaux, qui craignent autant le tour de vis en lui-même que le timing de cette réforme.
Une croissance très faible en 2023
Malgré un taux de chômage assez bas, les nuages s'accumulent sur l'économie française. L'inflation galope et grignote le pouvoir d'achat des Français, dont les salaires augmentent plus lentement que les prix. L'OCDE table aussi sur une croissance très faible en 2023, ce qui devrait ralentir les créations d'emplois. Autre difficulté en perspective : le gouvernement va supprimer sa ristourne à la pompe et rendre moins protecteur son bouclier tarifaire sur les prix du gaz et l'électricité.
Selon l'économiste Éric Heyer, le moment choisi par le gouvernement pour sa réforme n'est pas opportun : "La conjoncture est en train de se retourner, on devrait avoir une croissance très faible en 2023. Il va donc y avoir des destructions d’emplois. Réfléchir à une réforme cyclique pour inciter davantage les chômeurs à retourner vers l’emploi pourquoi pas, mais je pense que ce n’est pas le bon moment pour le faire." Pour rappel, l'exécutif vise le plein emploi en 2027, soit un taux de chômage de 5%.