C'est une étape-clé pour la réforme de l’Assurance-chômage. Mardi matin, la ministre du Travail Elisabeth Borne réunit - en visio-conférence - les syndicats et le patronat pour leur présenter les pistes que le gouvernement compte mettre en œuvre, suite à la concertation ouverte avec eux en septembre dernier. Repoussée à deux reprises en raison de la crise sanitaire, la réforme va donc cette fois s'accélérer…. En dépit de l’opposition unanime des syndicats qui, fait rarissime, ont publié une déclaration commune contre la réforme la semaine dernière. "Il faut aller au bout de cette réforme. Les organisations patronales et syndicales pourront constater qu’on a pris en compte des remarques, et qu’on est prêts à l’adapter pour tenir compte de la situation du marché du travail", martelait Elisabeth Borne, la semaine dernière sur Europe 1.
Quelques assouplissements prévus
La ministre du Travail prévoit donc d'assouplir certains paramètres de la réforme. Par exemple, l’accès à l’indemnisation lors de la perte d'un emploi sera plus restrictif, comme prévu, mais pas pour les jeunes. Ils devraient continuer à bénéficier des règles actuelles, c'est-à-dire avoir travaillé quatre mois au cours des 28 derniers mois, tant que le marché du travail ne s’améliore pas.
Deuxième point d'évolution : la dégressivité des allocations pour les gros salaires plus de 4.500 euros brut par mois. Ce ne serait pas à partir du septième mois d’indemnisation, mais à partir du neuvième. Là encore, cet assouplissement sera en vigueur tant que la situation sera tendue sur le marché du travail.
Un nouveau mode de calcul du montant des allocations
Une autre mesure est très critiquée : celle du nouveau mode de calcul du montant des allocations. Il aboutit à une baisse de l’indemnisation mensuelle des personnes qui alternent des contrats courts et des périodes de chômage. Ce mode de calcul sera finalement mis en œuvre avec un plancher. Mais sur ce point, le gouvernement n’avait pas le choix puisque le Conseil d’Etat a jugé en novembre dernier que la réforme allait trop loin.
Les syndicats connaissent ces assouplissements. Mais c’est le principe même de la réforme qu’ils contestent, notamment l’idée sous-jacente qu’une baisse des allocations inciterait à un retour plus rapide à l’emploi.