Le cacao coûte désormais plus cher que le cuivre : le prix à la tonne a dépassé la barre des 10.000 dollars – quelque 9.200 euros – sur le marché de New York. Et ce à quelques jours des fêtes de Pâques. Si les cours du cacao bondissent, c'est parce que l'offre a chuté. La Côte d'Ivoire et le Ghana, les deux principaux producteurs mondiaux, ont essuyé des pluies diluviennes qui ont favorisé des maladies avant de traverser des périodes de sécheresse.
"Quasiment 140%" de hausse du prix du cacao
Responsable de l'étude des marchés chez eToro, Antoine Fraysse-Soulier développe : "Je n'ai pas le souvenir d'avoir une hausse de cette amplitude. Quand la guerre en Ukraine qui a démarré, on a eu une poussée de certaines matières premières agricoles, notamment le blé. On avait progressé de 50%, mais là, on part sur une hausse de quasiment 140% pour le cacao".
Cette explosion des cours se répercutera d'ici plusieurs mois dans les magasins. L'inflation sera donc limitée à Pâques cette année assure Gilles Rouvière, secrétaire général du syndicat du chocolat. Il estime que la hausse du prix de vente sera de "5% en moyenne en boutique", contre "130% de hausse du prix du cacao". Il précise : "Il ne faut pas mélanger les deux. L'un est maîtrisé et l'autre explose".
Certains chocolatiers ne cachent cependant pas de prochaines augmentations. C'est le cas par exemple du Suisse Lindt, qui a d'ores et déjà annoncé une hausse de 5% par rapport à 2023. D'autres pourraient opter pour la réduflation, c'est-à-dire ne pas augmenter leurs prix, mais une réduire les quantités.