La rentrée 2021 serait-elle le moment propice pour demander une augmentation à son patron ? Si certains, à l'instar du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, aimeraient que les salariés profitent de la croissance en boostant leur rémunération, d'autres se montrent un peu plus nuancés. Patrick Martin, le président délégué du Medef, a estimé jeudi au micro de Dimitri Pavlenko que cette mesure était envisageable dans certaines entreprises, mais "pas partout".
Une mesure "coûteuse"
"Augmenter les salaires ? Oui, mais il y a différentes manières de le faire et on ne peut pas le faire partout", a ainsi estimé le président délégué du Medef, pour qui cette mesure pourrait s'avérer "coûteuse" pour les entreprises mises à mal par la crise sanitaire. "Typiquement, il y a des difficultés de recrutement dans des secteurs, qui sont de 'gros' employeurs, je pense notamment à la propreté, la sécurité, la restauration collective. Mais ce sont des secteurs dont les marges sont extrêmement courtes et où beaucoup d'entreprises sont en perte".
"Faisons sauter des verrous"
Des solutions existeraient néanmoins pour augmenter la rémunération sans plomber les entreprises. "Les salariés, eux, voient le salaire net", explique Patrick Martin. "Mais il y a probablement des marges de manœuvre sur les charges sociales". Le président délégué du Medef souhaite qu'une discussion soit lancée à ce sujet avec l'Etat et les partenaires sociaux. Une volonté dont il a fait part aux chefs d'entreprise lors de la Rencontre annuelle des entrepreneurs du Medef.
"Faisons sauter des verrous !", insiste-t-il au micro d'Europe 1, suggérant aux entrepreneurs de "s'emparer des dispositifs de la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises)".
Se concentrer sur la formation et l'orientation
Conscient que la question de l'augmentation des salaires reste un sujet très sensible pour les chefs d'entreprise, Patrick Martin considère qu'il faut d'abord se concentrer sur la "rentabilité" pour éviter de braquer les patrons lors de ces Rencontres annuelles. Le président délégué du Medef n'est d'ailleurs pas convaincu par l'idée selon laquelle seule une meilleure rémunération peut régler tous les problèmes de recrutement. "Le sujet beaucoup plus fondamental est celui de l'orientation et de la formation. Les entreprises doivent mieux expliquer aux jeunes quels sont les métiers qui offrent des débouchés pros et a contrario quelles sont les impasses professionnelles."