Toujours pas de Premier ministre, mais il en faudra bien un, surtout une majorité pour le soutenir. À l'approche du premier grand dossier de la rentrée, le vote du budget s'annonce compliqué. Les comptes publics sont dans le rouge, le déficit devrait atteindre 5,6% du PIB en fin d'année, selon les anticipations de Bercy, la faute aux dépenses et aux recettes fiscales moins bonnes que prévu.
"La question est de savoir si la croissance est générée plus par l'activité économique ou plus par la dépense publique"
La TVA, l'impôt sur les sociétés et l'impôt sur le revenu ont rapporté moins que prévu au premier semestre. Malgré la dynamique de croissance, il manque 7 milliards d'euros. Pour comprendre ce décalage, le sénateur Claude Raynal avance la piste d'une composition inhabituelle de la croissance. "La question est de savoir si la croissance est générée plus par l'activité économique ou plus par la dépense publique. L'une crée de la TVA, l'autre non. Derrière une même croissance, vous pouvez avoir des effets de TVA extrêmement différents", détaille-t-il.
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Bercy confirme cette hypothèse C'est bien la dépense publique qui soutient la croissance, tandis que la consommation des ménages est atone. L'autre moteur de la croissance, ce sont les exportations. Or, elles ne génèrent pas de TVA.
L'impôt sur les sociétés rapporte moins que prévu lui aussi. Enfin, Bercy a peut être été trop optimiste. C'était déjà le cas en 2023, avec un recul de 20 milliards d'euros sur les prévisions à la clé. Le déficit public devrait encore se dégrader, en atteignant 5,6% du PIB fin 2024 puis 6,2% un an plus tard, notamment à cause de rentrés fiscale plus faibles que prévu.