Avec une prévision du déficit de 5,6%, faut-il redouter pour la France une mise sous tutelle du FMI ?

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Barthélémy Philippe // Crédit photo : MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Bruno Le Maire et Thomas Cazenave sont une fois de plus devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. Les deux ministres démissionnaires vont devoir s'expliquer sur le nouveau dérapage budgétaire à prévoir cette année. Et vu la situation des finances, un scénario à la grecque, une mise sous tutelle du FMI et de la commission européenne, ne relève plus de la science-fiction. 

Le gouvernement démissionnaire face, une nouvelle fois, à la commission des finances de l'Assemblée nationale. Bruno Le Maire et Thomas Cazenave doivent s'expliquer sur le nouveau dérapage budgétaire à prévoir en 2025. Comment le déficit, déjà hors de contrôle l'année passée, peut une nouvelle fois dérailler ?

Et vu la situation des finances publiques française, un scénario à la grecque, c'est-à-dire une mise sous tutelle du FMI et de la commission européenne pour obtenir de l'aide financière et l'effacement d'une partie de sa dette, ne relève plus tout à fait de la science-fiction. 

"Le déficit public en France est en train de devenir incontrôlable"

En tout cas, il y a des similitudes. En 2009, la Grèce cumulait une dette à 113% du PIB et un déficit à 12%. Aujourd'hui, la dette de la France s'élève à 110% du PIB et le déficit pourrait bientôt dépasser 6%. Comme la Grèce à l'époque, la France a vu sa note dégradée par les agences de notation. Alors certes, la France est une valeur plus sûre que la Grèce sur les marchés financiers, mais l'économiste Marc Touati n'hésite pas à faire le parallèle. 

"Ce qui ressemble beaucoup à la Grèce, c'est que le déficit public en France est en train de devenir incontrôlable. Et donc, aujourd'hui, tout va dépendre de la crédibilité du prochain gouvernement. Est-ce que ça va être des annonces en termes de baisse de déficit et des annonces crédibles ? Si ce n'est pas le cas, ça peut être l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres", détaille-t-il. 

De son côté, le président de la commission des finances du Sénat, Claude Raynal, préfère éviter la comparaison : "On n'est pas dans ce scénario-là, mais on doit se mettre dans la tête comme étant une exigence, ne fût ce que pour le futur, de résoudre ces questions-là". Pour cela, Michel Barnier va devoir s'attaquer rapidement au budget avec l'obligation de réaliser plusieurs dizaines de milliards d'euros d'économies.