Le gouvernement démissionnaire face, une nouvelle fois, à la commission des finances de l'Assemblée nationale. Bruno Le Maire et Thomas Cazenave doivent s'expliquer sur le nouveau dérapage budgétaire à prévoir en 2025. Comment le déficit, déjà hors de contrôle l'année passée, peut une nouvelle fois dérailler ?
Et vu la situation des finances publiques française, un scénario à la grecque, c'est-à-dire une mise sous tutelle du FMI et de la commission européenne pour obtenir de l'aide financière et l'effacement d'une partie de sa dette, ne relève plus tout à fait de la science-fiction.
"Le déficit public en France est en train de devenir incontrôlable"
En tout cas, il y a des similitudes. En 2009, la Grèce cumulait une dette à 113% du PIB et un déficit à 12%. Aujourd'hui, la dette de la France s'élève à 110% du PIB et le déficit pourrait bientôt dépasser 6%. Comme la Grèce à l'époque, la France a vu sa note dégradée par les agences de notation. Alors certes, la France est une valeur plus sûre que la Grèce sur les marchés financiers, mais l'économiste Marc Touati n'hésite pas à faire le parallèle.
"Ce qui ressemble beaucoup à la Grèce, c'est que le déficit public en France est en train de devenir incontrôlable. Et donc, aujourd'hui, tout va dépendre de la crédibilité du prochain gouvernement. Est-ce que ça va être des annonces en termes de baisse de déficit et des annonces crédibles ? Si ce n'est pas le cas, ça peut être l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres", détaille-t-il.
De son côté, le président de la commission des finances du Sénat, Claude Raynal, préfère éviter la comparaison : "On n'est pas dans ce scénario-là, mais on doit se mettre dans la tête comme étant une exigence, ne fût ce que pour le futur, de résoudre ces questions-là". Pour cela, Michel Barnier va devoir s'attaquer rapidement au budget avec l'obligation de réaliser plusieurs dizaines de milliards d'euros d'économies.