"Comment fait-on pour baisser les impôts si on ne baisse pas les dépenses ?", s'interroge Christine, une professeure de lettres de 50 ans, près d'Orléans. À la veille de l'"acte 18" des "gilets jaunes", cette auditrice interpelle le Premier ministre, au micro d'Europe 1 vendredi, sur les solutions proposées par le gouvernement pour baisser les impôts.
Des impôts qui doivent être baissés. "Les impôts sont à un niveau très élevé. Vous êtes professeure et on a besoin d'impôts pour vous payer", reconnaît le Premier ministre. "Les services qui vont avec les impôts peuvent être extrêmement utiles. Mais il y a un moment où ils nuisent à notre compétitivité économique, à notre pouvoir d'achat. Donc il faut essayer de baisser les prélèvements obligatoires". En mars dernier, Édouard Philippe avait rappelé que ces prélèvements avaient atteint 45% en 2018 et qu'ils devraient diminuer à 44,2% en 2020.
Des résistances face aux mesures. Néanmoins, il reste réservé sur les raisons des difficultés à baisser les impôts. "On est un pays très endetté, la dette publique est importante, presque 100% du PIB", rappelle-t-il. "Tout le monde est d'accord pour baisser la dépense publique mais quand on va dans le détail, à chaque fois qu'on vient avec une mesure, les thuriféraires de la dépense publique viennent vous voir pour vous dire que ça ne va pas mieux. Je ne le découvre pas, mais je le vis et je suis fasciné par la facilité de certains à dire qu'il faut baisser la dépense publique et leur incroyable fragilité quand il faut le faire."
"Baisser la dépense publique, c'est rarement populaire et c'est souvent difficile. Et pourtant, c'est indispensable et on essaie de le faire", conclut-il.