Les buralistes cherchent à se diversifier, et dans cette perspective ils pourraient bientôt avoir l'autorisation de vendre des billets de train. Mercredi, Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes, a rencontré Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, évoquant notamment avec lui la mise en place d'une phase de test. "La mobilité est un sujet pour tous et on voit bien que l'éloignement de certains guichets ne favorise pas l'achat", à pointé jeudi Philippe Coy au micro de Matthieu Noël, sur Europe 1.
Devenir acteur de la mobilité. "Il s'agit simplement de relayer ce service et pour nous d'être encore plus près de l'économie des territoires", poursuit ce représentant de la profession. "Cela fait sens aujourd'hui de donner plus de proximité, d’égalité aux territoires."
Avec ce service, les buralistes entendent notamment compenser la fracture numérique. "Internet est l'un des acteurs majeurs [de la vente de billets], mais on voit bien que dans ce pays on a besoin de liens humains et le réseau de buralistes c'est 24.500 entrepreneurs sur l'ensemble du territoire", fait valoir Philippe Coy.
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Une profession qui doit se réinventer. La vente de billets SNCF aux comptoirs des bureaux de tabac pourrait aussi apporter un peu d'oxygène à une profession largement en crise, et qui doit faire face, notamment, aux hausses répétées du prix du tabac. "Depuis des années, le volume des ventes baisse. Comment on compense, comment on adapte les économies de nos entreprises ?", interroge Philippe Coy. Pour lui, la vente de billets de train répond à la nécessité "de se réinventer, de s'adapter, de savoir aussi les besoins des consommateurs. C'est le rôle du commerçant."
La grogne des syndicats. Pour autant, les syndicats ferroviaires regardent d'un œil méfiant ce projet. "Guichetier est un réel métier, avec des compétences spécifiques qui ne sont pas celles d'un buraliste. Chacun son métier", s'est notamment agacé auprès du Figaro Roger Dillenseger, secrétaire général de l'UNSA-Ferroviaire. Même réserve du coté de SUD-Rail, dont le secrétaire général s'interroge, également dans les colonnes du quotidien, sur la "qualité du service".