Le Black Friday est-il dans le collimateur du gouvernement ? Vendredi 29 novembre marque le coup d'envoi de 24 heures de promotions XXL, dans de nombreux magasins et en ligne. Mais cette pratique importée des Etats-Unis, et qui connait depuis plusieurs années un succès grandissant en France, est aussi sous le feu des critiques à l'heure ou la transition écologique interroge nos pratiques de consommation. "Je suis consciente qu’il est important pour beaucoup de Français d’avoir des promotions, et si des petits commerçants profitent du Black Friday, j’en suis ravie. La vérité, c’est que c’est d’abord une énorme opération commerciale des grandes plateformes en ligne", a voulu avertir jeudi, au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, Elisabeth Borne, la ministre des Transports.
"Les grands gagnants de cette opération sont les grandes plateformes en ligne dont je ne pense pas qu’elles soient les amis des petits commerçants", poursuit la ministre. "Par ailleurs, elles vont livrer des milliers de colis en France avec tout ce que ça pose comme problèmes d’embouteillages, de pollution, d’émissions de gaz à effet de serre", pointe-t-elle. "L’an dernier, au lendemain du Black Friday, on a multiplié par dix le nombre de colis livrés en France."
Consommer moins mais mieux
Mercredi, au micro d’Europe 1, François Momboisse, le président de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance, a dénoncé l’ambiguïté d’un gouvernement qui critique le Black Friday, après avoir présenté pour 17 milliards d’euros de mesures supposées répondre à la crise des "gilets jaunes" en relançant le pouvoir d’achat de la classe moyenne. "Certains voudraient faire croire qu’en critiquant le Black Friday on voudrait empêcher les Français de consommer", objecte Elisabeth Borne. "L’objectif n’est pas de toujours consommer plus. C’est notre rôle aussi d’éclairer les Français, de leur donner des informations sur la manière dont on peut changer ses modes de consommation : pas toujours plus, mais mieux !", argue cette responsable gouvernementale.