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Boeing enregistre sa plus lourde perte annuelle depuis 2020

Europe 1 avec l'AFP . 3 min
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Boeing enregistre sa plus lourde perte annuelle depuis 2020 AFP / © ERIC PIERMONT / AFP

Contre ses attentes, le constructeur aéronautique a annoncé ce mardi 28 janvier avoir enregistré sa plus haute perte annuelle ces quatre dernière années, avec 11.8 milliards de dollars de perte. En cause, une grève d'une cinquantaine de jours et des retards dans les productions.

Le constructeur aéronautique américain Boeing, qui avait lancé jeudi un avertissement sur résultats, a réalisé en 2024 sa plus lourde perte en quatre ans à cause de problèmes de qualité de sa production et d'un conflit social.

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Plus de 35 milliards de perte depuis 2019

"Bien que l'année ait été difficile, nous constatons des signes encourageants de progrès tandis que nous œuvrons à changer notre groupe", a indiqué Kelly Ortberg, patron de Boeing depuis l'été, dans un message aux employés. La perte nette annuelle atteint 11,82 milliards de dollars, contre -2,22 milliards en 2023.

Il s'agit de la plus importante perte annuelle depuis 2020 (-11,87 milliards), quand le groupe subissait les conséquences de deux crashes du 737 MAX 8 ayant fait 346 morts. Au total, il a perdu plus de 35 milliards depuis 2019.

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Le chiffre d'affaires annuel a reculé à 66,52 milliards de dollars. L'avionneur perçoit, en général, près de 60% du prix des avions à la livraison. Or il connaît depuis 2023 de nombreux problèmes de qualité, qui ont culminé avec un incident en vol en janvier 2024 sur un 737 MAX 9 livré en octobre.

Il a dû établir, contraint par le régulateur de l'aviation civile (FAA), un plan pour rétablir la situation mais qui a fortement ralenti ses cadences de production. A cela s'est ajoutée une grève de plus de cinquante jours qui a paralysé deux usines cruciales (737, 767, 777/777X et plusieurs programmes militaires).

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L'avionneur a dévoilé mi-janvier des livraisons au plus bas depuis 2021, avec seulement 348 avions commerciaux remis à leurs propriétaires en 2024. Pour renflouer sa trésorerie, il a mené une énorme augmentation de capital de 24 milliards de dollars et a décidé de supprimer 10% de ses effectifs mondiaux (près de 171.000 employés fin 2023).

Pour le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires atteint 15,24 milliards et la perte nette ressort à 3,86 milliards. Rapportée par action et à données comparables, référence pour les marchés, cette dernière s'établit à 5,90 dollars contre -47 cents un an plus tôt. Boeing avait annoncé jeudi qu'elle serait de 5,46 dollars.

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Ces résultats sont grevés par des charges exceptionnelles: 2,8 milliards de dollars avant impôts au quatrième trimestre, après 5 milliards au trimestre précédent.

Des livraisons initialement prévues pour 2020 finalement reportées à 2026

Vers 18H20 GMT, l'action Boeing bondissait de 3,81% à la Bourse de New York. Les marchés semblaient apprécier les prévisions de flux de trésorerie qui devraient redevenir positifs au second semestre, après une ponction de 14,31 milliards en 2024.

Côté activités, la cadence de production du 787 Dreamliner a atteint en fin d'année l'objectif des cinq par mois et devrait grimper à sept au deuxième trimestre. Boeing va investir un milliard de dollars pour passer à dix mensuels d'ici 2026.

Par ailleurs, les tests de certification du nouveau gros porteur, le 777-9, ont repris début 2025. Ils étaient suspendus depuis août après la découverte d'une pièce défaillante, mais Boeing a désormais une "bonne maîtrise sur la façon de résoudre" ce problème, selon Kelly Ortberg.

Les livraisons de ce biréacteur, qui devaient commencer initialement en 2020, sont attendues pour 2026. La branche aviation commerciale (BCA) va aussi se concentrer sur la certification du 737 MAX 7 et du 737 MAX 10, version respectivement la plus petite et la plus grande de la famille du 737 MAX, son avion le plus vendu.

Le premier, présenté en mars 2018, devait entrer en exploitation en 2019 et le second, dévoilé en juin 2021, devait être livré à partir de 2023. La production du 737, plafonnée fin février 2024 par la FAA à 38 par mois, reste loin de ce seuil du fait des problèmes de qualité.

Pourparlers avec Elon Musk

"Le rythme de production du 737 est d'une importance cruciale pour la reprise du groupe", a commenté Kelly Ortberg sur CNBC, précisant être "un peu en avance" sur ses prévisions et espérer un déplafonnement "au second semestre".

Ensuite, la cadence devrait grimper de cinq exemplaires supplémentaires tous les six mois, a-t-il précisé, espérant atteindre 42 mensuels d'ici fin 2025. Lors d'une conférence avec des analystes, le directeur financier Brian West a précisé que 33 737 MAX ont déjà été livrés en janvier. Grâce, surtout, aux stocks fabriqués avant 2023.

Par ailleurs, Kelly Ortberg a indiqué mener des "discussions actives" - notamment avec Elon Musk, proche allié du président Donald Trump - "afin de faire les changements nécessaires pour améliorer les performances du programme (Air Force One) et sa livraison".

Ce programme, portant sur deux 747-8 commandés début 2018, cumule pertes financières pour Boeing et retards. D'après des médias, le Pentagone espère désormais le premier exemplaire d'ici 2028. Mais Donald Trump "veut l'avion plus tôt", a relevé Kelly Ortberg.

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