Le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) ne résoudra pas les difficultés des Français, a estimé dimanche sur France Inter le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, tout en se disant "ouvert" à des propositions de réduction de la TVA.
"Si l'on pense que c'est en rétablissant l'impôt sur la fortune (ISF) qu'on va régler toutes les difficultés" des Français, "je pense qu'on (leur) ment", a estimé Bruno Le Maire dans l'émission Questions Politiques organisée avec Le Monde et France Télévisions.
"L'ISF n'a pas permis de réduire le chômage". "L'ISF existe depuis des années, il n'a pas permis d'endiguer la pauvreté dans notre pays, il n'a pas permis de réduire le chômage", a souligné le ministre, ajoutant que la crise politique et sociale actuelle "se résoudrait par l'amélioration de la situation quotidienne de chaque Français". En la matière, "je crois bien davantage aux mesures qui ont déjà été prises", a poursuivi le ministre, citant l'augmentation de la prime d'activité, la baisse des cotisations sociales, la fin de la taxation de l'intéressement des salariés ou encore les heures supplémentaires défiscalisées.
Aller plus loin "dans la baisse des impôts". Concernant la possibilité de mettre en place une TVA à 0% sur certains produits de première nécessité, il s'est dit "ouvert à toutes les propositions" qui sortiraient du grand débat, reconnaissant un "manque de cohérence sur les taux de TVA". "Je suis tout à fait prêt à ce que nous allions beaucoup plus loin dans la baisse des impôts, mais dans ce cas-là, il faut aller beaucoup plus loin dans la baisse de la dépense publique", a ajouté Bruno Le Maire.
.@BrunoLeMaire sur la proposition d'une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité : "Je suis ouvert à toutes les propositions. Qu’il y ait un manque de cohérence sur les taux de TVA c’est absolument évident". #QuestionsPolpic.twitter.com/LyS6uoEX9M
— France Inter (@franceinter) 27 janvier 2019
"Un changement de taux de TVA coûte des centaines de millions d'euros". "À chaque fois qu'on bouge un taux de TVA, cela coûte des centaines de millions ou des milliards d'euros au contribuable et au Trésor public; il faut qu'en regard de cela, les Français puissent se dire que cela améliore vraiment leur vie quotidienne", a argué le ministre. "Nous verrons ce que les Français nous demandent à la fin du grand débat national comme priorité absolue et nous en tiendrons évidemment le plus grand compte", a-t-il poursuivi.
Aspirant à davantage de justice fiscale, de nombreux "gilets jaunes" réclament le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF), une hypothèse d'avance exclu par Emmanuel Macron, qui l'avait supprimé dès le début de son quinquennat. Mais une autre idée très plébiscitée du grand débat national est celle de la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité.