Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a "catégoriquement" rejeté des écarts de rémunérations tels qu'un patron gagne 200 ou 300 fois plus que le plus bas salaire dans son entreprise, lundi, lors de ses vœux à la presse.
"Le capitalisme auquel nous croyons doit réduire les inégalités". Rappelant que la France va exercer en 2019 la présidence du G7, Bruno Le Maire a déclaré que ce sera l'occasion "d'affirmer notre vision du capitalisme pour demain". "Le capitalisme auquel nous croyons doit réduire les inégalités et pas les renforcer, il doit les réduire à l'intérieur des nations, et il doit les réduire entre les nations", a dit le ministre. "Le capitalisme auquel nous croyons accepte d'avoir des salaires élevés et des salaires plus modestes. Mais il refuse catégoriquement que dans une même entreprise, le chef d'entreprise ait un salaire 200, 250 ou 300 fois supérieur à celui du salaire le plus modeste", a-t-il poursuivi.
Bruno Le Maire a également indiqué que durant le G7, la France continuerait "à livrer (la) bataille pour une juste taxation des géants du numérique". Évoquant par ailleurs l'actualité française, le ministre de l'Économie a souligné l'importance de la "reconquête industrielle". "Il y a un lien direct entre la crise que nous connaissons actuellement et la désindustrialisation massive de la France depuis des années et des années, faute de volonté politique et faute de courage", a affirmé le ministre.
Le gouvernement veut "refonder une culture de l'industrie". Bruno Le Maire a souligné "les ravages humains de la désindustrialisation en France", après avoir vu "la culture ouvrière qui rassemble les gens, qui les unit, qui leur donne des perspectives, disparaître sur des pans entiers du territoire national". La stratégie du gouvernement, selon Bruno Le Maire, "vise (…) à retrouver cet esprit industriel, à refonder non seulement des usines, des sites industriels, mais une culture de l'industrie dans notre pays".
En référence aux manifestations, le ministre a souhaité "que la violence cesse" et que "chacun se saisisse des questions qui ont été ouvertes" dans le débat initié par le président de la République.