Évoquant le programme économique d'Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, dans un entretien au Figaro à paraître samedi, prédit des "décisions difficiles pour repasser sous la barre des 3% de déficit public", conformément aux engagements pris par la France vis-à-vis de l'Union européenne.
"Pas un totem, mais un symbole". "Je ne fais pas des 3% un totem, mais un symbole : celui de la crédibilité retrouvée auprès de nos partenaires européens", explique-t-il, sans donner plus de détails. "Le précédent gouvernement n'a pas budgété des dépenses quasi certaines, comme la recapitalisation d'Areva, et laissé filer la dépense depuis le début de l'année", ajoute Bruno Le Maire.
L'État envisage de sortir du capital de certaines entreprises. Le ministre de l'Économie annonce que l'État envisage de sortir du capital d'entreprises non stratégiques dans lesquelles il était actionnaire, en préservant les "activités dont dépend notre souveraineté nationale" comme l'électricité, le nucléaire, la défense. "Nous engagerons un plan de cession de certaines participations de l'État. Pourquoi rester actionnaire d'entreprises qui ne sont pas stratégiques ? Cela immobilise inutilement de l'argent public", explique-t-il.
Le Maire assume la hausse de la CSG. En termes de fiscalité, le ministre de l'Économie dit assumer la hausse prévue de 1,7 point de contribution sociale généralisée, déjà contestée par l'opposition.
Transformer le CICE. Il dit aussi vouloir "ouvrir des discussions avec les entrepreneurs" avant de transformer le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en baisse des cotisations pour les entreprises. Ce qui signifie, selon Le Figaro, que cette mesure ne devrait donc pas intervenir, comme prévu, au début de 2018. "Cette transformation se fera", dit Bruno Le maire. "Elle est indispensable pour gagner en simplicité pour les entreprises, en particulier les PME. Mais je veux d'abord ouvrir des discussions avec les entrepreneurs pour étudier les meilleurs moyens de la réaliser."
Paris et Berlin pour une convergence rapide de l'impôt sur les sociétés. France et Allemagne veulent enfin parvenir à une convergence rapide de l'impôt sur les sociétés (IS), déclare le ministre français de l'Économie. "Nous voulons avancer très vite sur la convergence fiscale de l'Allemagne et de la France", déclare-t-il. "Notre objectif est de parvenir à une convergence rapide de l'impôt sur les sociétés. Le président Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel feront des propositions en ce sens lors du conseil des ministres franco-allemand du 13 juillet prochain, précise encore le ministre, qui voit dans le renforcement de la zone euro un moyen de protéger "nos économies face à la puissance de la Chine et des États-Unis".
Le Premier ministre, Édouard Philippe, doit prononcer le 4 juillet prochain à l'Assemblée nationale un discours de politique générale où il détaillera le programme sur lequel le président Emmanuel Macron a été élu le 7 mai.