"Je ne sais pas ce que c'est qu'un superprofit", a affirmé mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire devant le patronat, alors que la Première ministre Élisabeth Borne n'a pas exclu de les taxer. "Je sais que les entreprises doivent être profitables, c'est tout ce que je sais", a ajouté le numéro deux du gouvernement devant un public conquis à l'occasion de la REF, l'université d'été du Medef.
Élisabeth Borne a dit samedi au Parisien qu'elle ne voulait pas "fermer la porte" à une taxation des "superprofits" des entreprises, une revendication issue de la gauche. Mais elle a ajouté préférer que chaque entreprise qui le peut "baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d'achat à ses salariés". Devant le patronat, Bruno Le Maire a répété qu'il avait demandé à plusieurs entreprises ayant réalisé des bénéfices exceptionnels à cause de la flambée des prix de l'énergie ou des goulets d'étranglement dans les transports ou la logistique "d'alléger la facture de nos compatriotes".
"Taxer plus, c'est produire moins"
"Je sais que Total, CMA-CGM (armateur, ndlr), les distributeurs, un certain nombre d'autres entreprises ont déjà fait des efforts pour redistribuer ce qu'elles avaient gagné directement dans la poche du consommateur", a expliqué le ministre. Pour Bruno Le Maire, "taxer plus en France, c'est produire moins en France".
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait pour sa part jugé lundi que "le plus grand super profiteur", "c'est l'État." "Les recettes fiscales du premier semestre 2022 ont augmenté de 27 milliards d'euros", a-t-il ainsi avancé.
Sans nier ce chiffre, Bruno Le Maire a rejeté son analyse: "On ne peut pas nous reprocher d'un côté de dépenser trop pour protéger les ménages et les entreprises et de l'autre nous dire que nous pourrions avoir fait des profits en la matière". "Ce que je vois, c'est que quand vous baissez le taux d'impôt sur les sociétés, les recettes augmentent, preuve de l'efficacité de notre politique fiscale", a martelé le ministre sous les applaudissements.