Budget 2025 : Bayrou face aux lignes rouges du RN pour éloigner tout risque de censure
Trois jours après sa nomination à Matignon, François Bayrou reçoit ce lundi, à 9 heures, les chefs de file du RN, Marine Le Pen et Jordan Bardella. Le nouveau Premier ministre va s’atteler à la construction d’un nouveau budget en tentant de respecter les limites du Rassemblement national.
Tout juste nommé Premier ministre, François Bayrou va devoir composer avec les lignes rouges du Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen, fort de ses 140 députés à l'Assemblée nationale, accueille la nomination du président du MoDem sans animosité particulière, mais c'était déjà le cas pour Michel Barnier, tombé après une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale.
Bayrou va devoir repartir de zéro
Le nouveau locataire de Matignon va donc s'atteler à la construction d’un nouveau budget en tentant de respecter les limites du RN. Et pour s’attirer la bienveillance de Marine Le Pen et Jordan Bardella, qu'il reçoit ce lundi à 9 heures, et de tous les lieutenants du parti, François Bayrou devra repartir à zéro.
La copie rendue par le gouvernement Barnier, violemment fustigée par le Rassemblement national pour justifier la censure, peut donc être jetée à la poubelle. Pour le reste, les lignes rouges sont toujours les mêmes, explique le député RN Mathias Renault. "Si c’est comme Monsieur Barnier, c’est-à-dire une copie avec 40 milliards d’euros d’augmentation d’impôts, ce sera une ligne rouge qui est franchie", prévient-il à Europe 1.
La demande d'une baisse des dépenses publiques
Et l'élu de la Somme d'énumérer les demandes du parti : "Pas d’augmentation d’impôt sur la France qui travaille ou des mesures qui s’attaquent directement au pouvoir d’achat des retraités modestes, le déremboursement des médicaments, et puis évidemment, préserver la compétitivité des entreprises et en particulier des TPE-PME."
Pour le Rassemblement national, le redressement des finances publiques passe prioritairement par la baisse de la dépense publique. Mais le plan d’économies du parti mérite d’être affiné. La suppression de l’AME et celle de certains opérateurs publics ne rapporterait que quelques milliards d’euros, tandis que les résultats d’un renforcement de la lutte contre la fraude sont par nature incertains, tout comme la possibilité d’une baisse de la contribution française à l’Union européenne.