Le gouvernement démissionnaire a reconduit à l'identique pour 2025 le montant des crédits de l'État, à 492 milliards d'euros, a indiqué mardi Matignon, alors que la prochaine équipe, qui n'a pas encore été nommée par Emmanuel Macron, n'aura que quelques semaines pour préparer le budget 2025. "La préoccupation principale du Premier ministre" Gabriel Attal, qui a remis mardi les lettres plafonds aux ministères, "c'est que le gouvernement qui lui succèdera ait les moyens de présenter un budget dans les temps prévus par les lois organiques", a-t-on expliqué rue de Varenne, sans reprendre les baisses suggérées par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Fin juillet, Bruno Le Maire avait indiqué qu'il ferait des propositions de baisses "significatives"
492 milliards d'euros de crédits de l'État, "c'est ce qu'il y avait dans la loi de finances 2024 et c'est ce qui est reproduit dans les lettres plafonds qui pourront servir de base à la loi de finances 2025", a-t-on ajouté de mêmes sources. Matignon met en avant un "budget réversible, qui permet à la fois à la France de se doter d'un budget en temps et en heure, mais qui permettra également au prochain gouvernement de faire ses propres choix sur la base de ce qui a été préparé et transmis aux ministères".
La copie poursuit "deux objectifs" : la "responsabilité" du Premier ministre qui "va au bout de son devoir en évitant le mur budgétaire" et "le respect absolu des urnes", insiste-t-on de même source. Fin juillet, Bruno Le Maire avait indiqué qu'il ferait des propositions de baisses "significatives", à hauteur de 5 milliards d'euros, afin d'assurer le redressement des finances publiques.
Emmanuel Macron, qui reçoit à partir de vendredi les différents chefs politiques et parlementaires, n'a toujours pas nommé de nouveau Premier ministre, six semaines après les élections législatives et 35 jours après avoir accepté la démission du gouvernement de Gabriel Attal, resté en place pour traiter les affaires courantes. Or, le projet annuel de loi de finances (PLF), qui doit être adopté et promulgué avant le 1er janvier, doit être déposé au Parlement au plus tard le premier mardi d'octobre, soit cette année le 1er octobre.
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Adoption délicate
Ce texte, dont l'adoption s'annonce très délicate dans un contexte d'absence de majorité à l'Assemblée nationale, doit en outre auparavant être présenté en conseil des ministres et avoir reçu les avis du Haut Conseil des finances publiques et du Conseil d'État. S'il est "trop tôt" pour annoncer une prévision de déficit 2025 -la dernière du gouvernement s'établissait à 4,1% -, cette pré-copie budgétaire s'inscrit "dans une trajectoire qui permet de respecter les 3% en 2027", insiste Matignon.
Pour assurer ce budget "zéro valeur", c'est-à-dire reconduit sans augmentation, "des budgets (des ministères) seront stables et devront absorber l'augmentation de l'inflation, et des économies seront faites, notamment sur le budget du travail et de l'emploi, parce qu'on a une baisse du chômage et que des dispositifs pourraient être réformés, comme ceux de l'apprentissage qui représentent aussi plus d'une vingtaine de milliards et feront l'objet d'une réforme pour les rendre plus efficaces et plus économes", explique-t-on rue de Varenne.
Quant aux économies budgétaires, un budget stable avec une hypothèse de 2% d'inflation "représente pour les ministères une dizaine de milliards d'économies nécessaires". La France, cible comme six autres pays d'une procédure de l'Union européenne pour déficit excessif, doit par ailleurs présenter d'ici le 20 septembre son plan à moyen terme de retour dans les clous.