La hausse des taxes sur les carburants "ne sera pas suspendue", malgré la grogne des contribuables, a assuré lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, jugeant important de ne "pas revenir en arrière" en matière de "transition écologique". Il n'y aura "pas de moratoire", a déclaré Bruno Le Maire sur BFMTV et RMC, où il était interrogé sur l'augmentation de la fiscalité prévue au 1er janvier 2019, et qui vise à faire converger les taxes sur le diesel et celles sur l'essence. Cette hausse "ne sera pas suspendue", a-t-il insisté.
"La bonne solution, ce n'est pas de revenir en arrière". "On ne suspend pas la transition écologique, la conversion du parc automobile français, qui est nécessaire", a ajouté le ministre, en précisant toutefois "comprendre" la colère des Français. "La bonne solution, ce n'est pas de revenir en arrière sur cette transition, c'est de l'accompagner (...) "Nous ne devons pas renoncer à notre objectif d'avoir des transports moins polluants (...) ", a-t-il poursuivi.
Prime à la conversion, CITE... Interrogé sur les modalités de cet accompagnement, Bruno Le Maire a évoqué "le crédit impôt transition énergétique" (CITE), permettant de déduire de ses impôts une partie des dépenses engagées pour les travaux réalisés dans son logement, mais aussi la "prime à la conversion" automobile. "Je souhaite qu'elle augmente, cette prime à la conversion. Je souhaite qu'elle puisse toucher le plus grand nombre de véhicules possible, y compris les véhicules qui ne coûtent pas trop cher, et c'est ce qu'on négocie avec les constructeurs", a expliqué Bruno Le Maire.
"Ça doit concerner aussi les véhicules d'occasion, et puis je souhaite que cela puisse concerner les véhicules de très petite cylindrée, y compris à moteur thermique, qui pollue moins que d'autres véhicules, car ça c'est ce qu'il y a de plus accessible pour les Français", a-t-il détaillé.
Macron "assume parfaitement". Ces propos interviennent alors qu'un vaste mouvement de grogne se développe depuis plusieurs semaines en France, avec un appel à bloquer les routes et les autoroutes le 17 novembre. Interrogé sur ce mécontentement, Emmanuel Macron a dit dans un entretien publié lundi par les journaux du groupe Ebra "assumer parfaitement" la hausse des taxes, tout en disant vouloir trouver des solutions pour les Français pénalisés. "La région Hauts-de-France a proposé un aide au transport pour ceux qui ont plus de 30 km par jour de déplacement. J'ai demandé au gouvernement de voir comment nous pouvons accompagner cela", a-t-il dit.