Le gouvernement veut déminer la colère des automobilistes, à cinq jours de la mobilisation des "gilets jaunes". Une partie du gouvernement s'est réunie lundi à Matignon pour finaliser les mesures d'"accompagnement" de la hausse des prix et des taxes sur les carburants. Autour du Premier ministre Édouard Philippe étaient présents Bruno Le Maire (Économie), François de Rugy (Transition écologique), Gérald Darmanin (Comptes Publics) et Elisabeth Borne (Transports). Deux types de mesures ont été mises sur la table : celles pour les automobilistes et celles pour la transition énergétique.
Renforcement de la prime à la conversion. Est donc à l'étude, dans le premier cas, une extension de la prime à la conversion, l'ex-"prime à la casse", un chèque de 1.000 à 2.500 euros censé aider à échanger sa vieille voiture diesel ou essence contre un véhicule moins polluant. Les conditions d'attribution vont ainsi être revues pour toucher davantage de bénéficiaires. Et notamment ceux qui font beaucoup de kilomètres, communément appelés "gros rouleurs". Même s'ils circulent avec des véhicules un peu moins anciens que ceux actuellement concernés, ceux-ci pourront en effet bénéficier de la prime. Jusque-là, le gouvernement visait 500.000 bénéficiaires d'ici la fin du quinquennat. Ce chiffre sera doublé.
Pas de chèque carburant au niveau national. En revanche, il n'y aura pas de chèque carburant au niveau national. L'idée, notamment réclamée par LR et aujourd'hui appliquée dans les Hauts-de-France, apparaît écartée. Mais le gouvernement va soutenir ce type de démarches en défiscalisant ces aides.
Élargissement du chèque énergie. En ce qui concerne l'autre volet de mesures, le chèque énergie, une aide de 150 et bientôt 200 euros pour payer les factures d'énergie, va être amélioré, conformément au souhait formulé sur Europe 1 par Emmanuel Macron. Ce chèque devrait lui aussi toucher davantage de monde, notamment des personnes imposables mais à faibles revenus. Le montant de ce chèque énergie pourrait aussi être revu à la hausse. Quelque six millions de foyers, soit environ 20% des Français, y seraient ainsi éligibles, contre quatre millions actuellement.
Des mesures autour de l'isolation. Selon nos informations, le gouvernement réfléchit à un autre coup de pouce en matière de rénovation énergétique, avec des mesures autour de l'isolation, toujours en phase d'arbitrage.
Les annonces attendues dans la semaine. Toutes ces mesures ont bien sûr un coût pour les finances publiques. À ce stade, il s'agirait de plusieurs centaines de millions d'euros. Les annonces officielles, elles, sont attendues dans les prochains jours, vraisemblablement mercredi, jour du Conseil des ministres. "On s'occupe des Français pour qui c'est difficile d'aller bosser le matin et auquel nous allons proposer des solutions dès cette semaine", a notamment expliqué lundi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, sur Europe 1.