Le groupe Casino est entré en négociations exclusives avec ses concurrents Intermarché et Auchan pour leur vendre la quasi-totalité de ses super et hypermarchés, ce qui laisserait notamment dans son périmètre les enseignes Monoprix, Franprix et CDiscount. La cession va toucher "environ 18.000 salariés" sur les 50.000 que compte le groupe en France, a affirmé mardi l'intersyndicale. "En 2024, Casino n'existera peut-être plus et nos emplois vont disparaître", s'alarmait dans un sanglot Nathalie Devienne (FO), l'une des porte-parole de l'intersyndicale du groupe, lors d'une manifestation à Saint-Etienne, où se trouve le siège du groupe.
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"Vous devez préserver l'emploi"
Bruno Le Maire a rapporté, ce jeudi 21 décembre, qu’il allait recevoir les syndicats dans la journée. "J'ai reçu les syndicats de Casino il y a une semaine, je les recevrai à nouveau aujourd'hui pour leur dire que la protection de l'emploi est ma priorité absolue. Il y a un certain nombre d'hypermarchés, de supermarchés qui vont être cédés de Casino à Intermarché et Auchan. J'ai reçu hier les dirigeants d'Intermarché et d'Auchan. Je leur ai dit 'Je vous demande une seule chose, vous devez préserver l'emploi'. Ils ont pris des engagements et je veillerais à ce que ces engagements soient tenus", a rapporté Bruno Le Maire lors de la Grande Interview Europe 1-CNews.
Et le ministre de l’Économie insiste sur le fait qu’il veillera à ce que les choses qui ont été dites lors de la réunion avec les dirigeants d’Intermarché et Auchan soient respectées. "Il faut que l'emploi soit préservé. Au-delà des hypermarchés et des supermarchés, il y a la question des dépôts sur lesquels il peut y avoir des difficultés particulières. Et soyons très lucides, la vraie difficulté est sur le siège de Saint-Etienne. Pourquoi ? Parce que céder des hypermarchés Supermarchés à Intermarché et à Auchan, dont les centres ne sont pas localisés à Saint-Etienne, ça pose une difficulté très concrète au siège Saint-Etienne. Il faut qu'on focalise nos efforts désormais sur le siège de Saint-Etienne", a ajouté Bruno Le Maire. Les syndicats craignent que Saint-Étienne revive une crise économique comme cela avait pu être le cas avec Manufrance. La liquidation de la société de vente par correspondance en 1985 - près de cent ans après sa création - avait laissé un souvenir cuisant à cette ville de la Loire.