C'est la plus forte baisse depuis le début du quinquennat de François Hollande. Pôle emploi a dénombré 60.000 demandeurs d'emploi de moins sur le mois de mars, soit une baisse de 1,7%. Ce recul est même le plus important depuis quinze ans, en prenant en compte le changement de méthode de calcul des chômeurs.
Regarder les chiffres trimestriels. Mais cette forte baisse est en trompe-l’œil car "elle fait suite à une forte hausse en février, et nécessite donc de regarder les chiffres sur trois mois", prévient Olivier Samain, journaliste spécialiste des questions emploi à Europe 1. Sur le dernier trimestre, la baisse est ainsi un peu moins forte, avec 49.000 chômeurs de moins.
De plus, le mois dernier, ce sont les chiffres des chômeurs de catégorie A (ceux qui n'ont pas du tout travaillé) qui sont en diminution, mais les chiffres des demandeurs d'emploi qui exercent des petits boulots sont en revanche en augmentation (+ 2,7%).
Un mouvement en yo-yo. "Cette tendance illustre le 'mouvement d'allers-retours' que connaissent beaucoup de chômeurs depuis plusieurs mois : ils réussissent à décrocher un CDD ou une mission d'intérim puis se retrouvent sans rien le mois suivant", souligne Olivier Samain. Ce phénomène en yo-yo est constaté depuis l'été dernier et pourrait encore durer plusieurs mois.
Les contrats courts privilégiés. "Ces chiffres traduisent en réalité l'attentisme des entreprises", analyse Olivier Samain. Certes, le ciel du chômage s'éclaircit mais pas suffisamment pour que les entreprises se remettent à créer des emplois pérennes. Et elles s'en tiennent aux contrats courts.