Le nombre de jeunes sans emploi et sans formation reste élevé en France par rapport à ses voisins européens, souligne un rapport de l'OCDE publié mercredi. L'organisme recommande plus d'investissements dans l'apprentissage, le suivi des jeunes en décrochage scolaire mais aussi une réforme du système éducatif "profondément inégalitaire".
35 pays comparés. "Il devient de plus en plus difficile pour les jeunes peu qualifiés de trouver un emploi, et à plus forte raison un emploi stable", déplore dans un communiqué Stefano Scarpetta, directeur des affaires sociales à l'Organisation de coopération et de développement économique. L'édition 2016 du Panorama de la société, un rapport que l'OCDE produit tous les deux ans, se penche notamment sur le chômage des jeunes dans les 35 pays membres.
Des taux qui restent inchangés depuis 2013. En France, contrairement aux autres pays de l'OCDE et de l'Union européenne, le taux de jeunes sans emploi et sans formation n'a pas reculé depuis 2013 et reste élevé à près de 16%, près du double de l'Allemagne. Cela représente 1,8 million de jeunes sans emploi et sortis du système éducatif en 2015, soit près de 270.000 de plus qu'en 2008. Les jeunes sans emploi sont en grande majorité peu qualifiés puisque près de 80% n'ont pas atteint le niveau bac. À l'inverse, seuls 16% des jeunes diplômés de l'université étaient au chômage ou inactifs en 2014.
Un chômage qui s'inscrit dans la durée. "Aujourd'hui, un jeune qui ne termine pas le lycée, c'est un énorme handicap dans tous les pays et en particulier en France", a affirmé Stéphane Carcillo, économiste à l'OCDE, précisant que le chômage des jeunes n'est pas une situation transitoire puisque près de la moitié reste en moyenne plus d'un an sans emploi.