Les bons chiffres de septembre nous avaient donné l’impression d’être enfin sur la bonne voie. Mais la publication du nombre de demandeurs d'emplois en octobre (42.000 chômeurs de plus par rapport à septembre) est venu doucher ce semblant d'espoir. Pour Eric Heyer, invité d'Europe 1 Soir, "on a eu tort de se réjouir sur un seul mois, car un mois ne fait pas une tendance". "Là, on se rend compte qu’on n’est toujours pas sortis de l’auberge", a-t-il lâché.
Prévisible. "23.000 demandeurs d'emplois en moins en septembre, c'était trop beau pour être vrai, a expliqué Eric Heyer. On s’attendait à une correction, mais pas à ce qu’elle soit aussi massive". La hausse du chômage en octobre annule complètement la baisse de septembre. Pour l'économiste, ce revers rappelle "qu’il ne faut jamais commenter un chiffre mensuel mais le lisser sur plusieurs mois".
Des chiffres à relativiser. Selon Eric Heyer, ces mauvais chiffres ne remettent pas en cause "le sursaut de l’activité et les bons chiffres de l’intérim". "Il peut y avoir une période de reprise d’activité, de créations d’emplois mais pas de baisse du chômage". La faute à une spécificité bien française : beaucoup plus de jeunes entrent sur le marché du travail que de seniors. "Pour stabiliser le chômage, il faut créer plus de 150.000 emplois en rythme annuel, et on n’en est pas encore là".