"Heetch n'est pas illégal. Nous n'allons à l'encontre d'aucune loi. Nous ne le fermerons pas". Déterminé, le jeune patron de Heetch - une application proposant un service de transport entre particuliers - refuse d'obtempérer à l'interdiction d'exercer prise récemment par la préfecture de police de Paris contre UberPop, Heetch et Djump. Parmi ces trois applications, Heetch est d’ailleurs la seule à continuer à fonctionner, les deux autres ayant suspendu leur activité vendredi dernier.
Heetch dénonce "un amalgame". Dimanche, dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France, Teddy Pellerin s’est insurgé : "Nous ne faisons pas du tout la même chose qu'UberPOP. Il y a une confusion, un amalgame". L’application française fonctionne uniquement la nuit, précise le PDG : "Nous ne sommes pas du tout en concurrence avec les taxis, nous sommes une solution de mobilité nocturne", argumente-t-il. D’après lui, le service répond à une demande spécifique de la jeune clientèle. "80% des gens qui utilisent nos services ont entre 18 et 25 ans", ajoute-t-il.
Une course au tarif libre. Le 25 juin, un arrêté d'interdiction de l'activité d'UberPOP a été pris par le préfet de police de Paris, dans la foulée des manifestations des artisans taxis. Ce mouvement social a été émaillé de violences à l’encontre d’Uber, que les chauffeurs de taxis accusent de concurrence déloyale avec son application UberPOP dont les chauffeurs ne sont pas des professionnels mais de simples particuliers.
Mais Teddy Pellerin se défend faire du "transport entre particuliers à titre onéreux" comme le font les chauffeurs d'UberPOP. "Quand on commande un de nos conducteurs, le client a le droit de donner ce qu'il souhaite. Il peut très bien ne rien donner. Nous n'imposons pas de tarification" a expliqué le jeune entrepreneur, estimant : "On se rapproche énormément du covoiturage".
Entre six et dix chauffeurs en garde à vue. Selon Le Parisien, "les 100.000 utilisateurs de Heetch ont encore accès à 5.000 chauffeurs particuliers pour être transportés à faible coût en soirée dans toute l'Ile-de-France et à Lyon." Mais dans les derniers jours, il y a eu "entre une demi-douzaine et une dizaine de gardes à vue" de chauffeurs de Heetch, a déclaré Teddy Pellerin.