Le ministère du Travail a annoncé lundi dans un communiqué vouloir engager "une réflexion avec les partenaires sociaux" pour "adapter rapidement" les règles d'assurance chômage face à la "situation exceptionnelle" créée par le coronavirus.
Le report de la réforme demandé par les syndicats
Les syndicats réclament unanimement, déjà avant la crise sanitaire, et encore plus depuis, que le gouvernement abandonne entièrement sa réforme de l'assurance chômage. L'entrée en vigueur du deuxième volet a été reporté à septembre. Le nombre de chômeurs (catégorie A) a enregistré une hausse historique sur un mois en mars (+246.100, soit +7,1%) pour s'établir à 3,732 millions, selon les chiffres dévoilés lundi par Pôle emploi.
Au début de la crise, l'exécutif a suspendu jusqu'en septembre le second volet de la réforme de l'assurance chômage qui durcit le calcul de l'allocation pour les travailleurs précaires, alternant contrats courts et périodes de chômage, et qui devait entrer en vigueur au 1er avril. Ce sont eux qui se sont inscrits à Pôle emploi en mars.
Pas de licenciements massifs
Interrogé sur les contours de la réflexion à venir, le ministère n'a pas souhaité apporter de précisions. "On verra ce qu'ils vont dire, s'ils abrogent ou pas le décret" de l'ensemble de la réforme, a réagi Michel Beaugas (FO), négociateur assurance chômage.
Le ministère fait valoir que "le chômage augmente parce que les entreprises, dans le contexte actuel, n’embauchent plus, mais pas parce qu'elles licencient massivement". Selon le dernier pointage dont il fait état, 10,8 millions de Français sont en activité partielle.