Les violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie vont avoir de lourdes conséquences pour l'économie locale. Depuis le début du conflit, 150 entreprises ont été détruites. L’économie calédonienne était déjà en mauvaise santé avant ces événements et les choses ne devraient pas aller en s'arrangeant. L’assurance-maladie locale est structurellement déficitaire et les finances du plus grand énergéticien calédonien sont aussi dans le rouge. Le BTP, comme en France métropolitaine, traverse une grave crise.
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Des secteurs en panne
"L’économie a été historiquement dopée à la fois par les transferts publics métropolitains, dans le cadre notamment des accords de Nouméa, puis par le nickel. Or, ces deux moteurs, les transferts et le nickel, sont aujourd’hui en panne, et ce, depuis plusieurs années", a déclaré Olivier Sudrie, économiste spécialiste des Outre-mer. Un signe en particulier montre la gravité de la situation. Même les fleurons locaux qui résistaient à la crise économique sont affaiblis par les violences, regrette David Guyenne, le président de la Chambre de commerce et d'industrie locale.
"On a touché des fleurons de l’économie calédonienne : c'est le plus grand centre commercial de Nouvelle-Calédonie, celui qui a même lancé le modèle de grande distribution sur l’île. C'est l’usine la plus performante en termes d’agroalimentaire. Ce sont des entreprises emblématiques qui font partie de la vie des Calédoniens", a ajouté David Guyenne. La crise pourrait faire fuir encore plus d’habitants de l’archipel. La Nouvelle-Calédonie a perdu près de 10.000 personnes ces cinq dernières années.