L’information circulait depuis plusieurs jours sur internet, si bien que Bonduelle s’est senti obligé de sortir de son silence : oui, certaines de ses conserves peuvent contenir des traces de viandes, utilisées dans la conception de certains arômes. Pointée du doigt par ceux qui pratiquent un régime alimentaire spécifique, l’entreprise va mettre à jour son étiquetage pour mieux informer ses clients.
Dans la tourmente pour un soupçon de viande. Si Bonduelle est connu de tous pour ses conserves de petits pois ou de haricots verts, l’entreprise commercialise aussi une gamme de "légumes cuisinés" : des "légumes façon Pot-au-feu", des "haricots rouges façon chili" ou encore une "provençale à poêler". Exit le légume brut, ces conserves intègrent plusieurs ingrédients et parfois de nombreux arômes. Les "haricots blancs façon cassoulet" intègrent ainsi des arômes à base de porc, ce qui peut sembler évident. Sauf que ce n’était écrit nulle part sur l’étiquette, si bien que le consommateur étourdi ou ignorant ne pouvait pas le vérifier.
Des consommateurs et le magazine spécialisé VegeMag ont donc posé la question à Bonduelle, qui a reconnu la semaine dernière sur son compte Facebook que "contacté par un média spécialisé sur la présence d'ingrédients d'origine animale dans (ses) produits", il avait répondu "en toute transparence" que cela concernait "quelques-unes de (ses) recettes cuisinées". Un manque de transparence mal vécu par les végétariens/végétaliens, ainsi que chez les Musulmans et les Juifs pratiquants, pour qui la consommation de viande de porc est proscrite.
Bonduelle dévoile ses recettes. "Quand nous nous sommes rendus compte que ça posait problème à quelques communautés, soit végétariennes, soit religieuses, on a réagi tout de suite", a expliqué un porte-parole du groupe. D’abord en expliquant de quelles viandes il s’agissait : non, ses recettes cuisinés ne contiennent pas de la viande à proprement parler, mais les arômes ajoutés pour assaisonner certaines préparations peuvent, eux, en contenir.
Dans ces préparations culinaires comme les légumes façon pot-au-feu, ou façon couscous "il y a des arômes naturels qui contiennent des épices des aromates et un peu de bouillon de volaille ou de porc ou de boeuf, suivant les recettes", explique le porte-parole de l'entreprise. Bonduelle a donc expliqué que cela ne concernait qu'une vingtaine de produits sur les 300 qu'il propose, que ceux-ci ne contenaient pas plus de "0,5% d'arômes à base de poule, poulet, boeuf, porc ou mouton" et que les étiquettes des produits étaient "conformes aux exigences réglementaires".
Et met à jour ses étiquettes. Une telle affaire a également poussé la marque à compléter la liste des ingrédients afin d’y intégrer les arômes de la discorde. Mais paradoxalement, Bonduelle ne peut pas y faire figurer la mention "arôme à base de viande" car ses conserves ne contiennent… pas assez de viande. "La réglementation nous interdit d'étiqueter arôme à base de viande car pour pouvoir le dire, il faudrait qu'il y ait 95% de viande dans cet arôme", a affirmé son porte-parole.
La marque a donc trouvé une autre formulation pour informer ses consommateurs : "présence d'ingrédients d'origine animale dans la composition d'un arôme de ce produit". Une précision qui figure déjà sur son site internet et sera progressivement ajouté sur ses boîtes de conserve.
Et pour que les choses soient claires, le porte-parole a précisé que Bonduelle "commercialise des légumes sous toutes leur formes, et n'a jamais prétendu commercialiser des produits végétariens".