La Cour des comptes présente jeudi après-midi son audit sur les finances publiques. Et le constat attendue promet d'être sévère. Le gouvernement a déjà pointé certains effets de décisions prises à la fin du quinquennat de François Hollande. La France s'était engagée auprès de Bruxelles à réduire le déficit à 2,8 % du PIB. Or, plusieurs informations de presse sur les futures annonces de la Cour, relayées ces derniers jours, évoquaient un déficit à hauteur de 3,2 % du PIB.
Il manque, donc, a minima 4 à 5 milliards d'euros pour respecter cet engagement (certaines sources évoquent même le chiffre de 9 milliards). Le gouvernement va donc devoir prendre des mesures correctives, en l'occurrence la bonne veille technique du coup de rabot, c'est à dire tailler dans les dépenses des ministères.
Trouver des économies. Bercy est déjà cité parmi ceux qui devront faire des efforts. Seuls seront épargnés la Sécurité, la Justice, et l'Education, jugés prioritaires. Les dépenses de la Sécurité sociale et des collectivités locales seront aussi passées au tamis pour voir où des économies peuvent être faites. La somme à trouver, 4 à 5 milliards d'euros, n'est pas insurmontable.
2018, une année rouge ? Ce qui est plus inquiétant en revanche, c'est ce qui se profile pour 2018. Entre les promesses d'Emmanuel Macron et le passif laissé par le précédent gouvernement, la facture s'alourdit d'une quinzaine de milliards d'euros manquant, selon la Cour des comptes. Difficile dans ces conditions de rester dans les clous fixés par Bruxelles. Il n'y aura pas de hausses d'impôts, assure-t-on déjà à Bercy.
La réforme du CICE reportée. Pas question non plus de renoncer pour l'instant aux mesures sur le pouvoir d'achat, telles que la suppression de la taxe d'habitation ou encore la suppression de certaines cotisations salariales. La solution est donc à chercher du côté des entreprises, avec un possible report d'un an des allègements de charges prévus. Une mesure qui devait remplacer le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, mais surtout qui impliquerait 20 milliards d'euros de dépenses. François Hollande l'avait déjà envisagée, avant d'y renoncer pour des raisons budgétaires.