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Margaux Fodéré // Crédit photo : MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
L'État cherche toujours à faire des économies. En 2023, le déficit des administrations publiques locales s’est fortement dégradé et a frôlé les 10 milliards d’euros. Beaucoup de collectivités locales disent ne pas avoir de marges de manœuvre pour faire autrement.

À quelques semaines d’une possible dégradation de la note de la France par les agences de notation, l’État cherche toujours à faire des économies. Après les 10 milliards d’euros annoncés en février, le gouvernement veut mettre à contribution les collectivités territoriales. Le Haut Conseil aux Finances Publiques Locales réunit aujourd’hui plusieurs ministres, des représentants d’acteurs locaux et des experts pour trouver des pistes d’économies.

Pourtant, les collectivités territoriales sont déjà asphyxiées. L’année dernière, les comptes des administrations publiques locales ont plongé dans le rouge : leur déficit a atteint près de 10 milliards d’euros selon l’INSEE.

"Nous n'avons aucune marge de manœuvre"

Et pour François Durovray, le président de l’Essonne, c’est la conséquence, non pas d’une mauvaise gestion, mais d’un effet ciseau qui asphyxie les départements : "En Essonne, en 2024, les dépenses sociales supplémentaires imposées par l'État, c'est plus 40 millions d'euros. Et dans le même temps, nos recettes se sont effondrées puisque ces recettes sont assises principalement sur les droits de mutation, les droits de notaire. Pour un département comme l'Essonne, nous avons perdu, pour la seule année 2023, 100 millions d'euros. Je ne connais pas un élu qui ne compte pas à l'euro près les dépenses qui sont engagées. Nous n'avons aucune marge de manœuvre". 

La situation est tout aussi tendue du côté des communes, également plombées par le ralentissement du marché de l’immobilier l’année dernière et par l’inflation. Mais des économies pourraient être trouvées en agissant sur la masse salariale des collectivités territoriales, estime Olivier Redoulès, directeur des études chez Rexecode : "Sur les 25 dernières années, le nombre d'agents de la fonction publique territoriale a augmenté de 58%. Il y a un potentiel d'économies important, mais il faut que l'État leur donne les moyens de le faire. Ça vaut dire sans doute beaucoup plus d'autonomie de gestion aux collectivités territoriales". 

Bercy assure que rien n’a été décidé avant la réunion du Haut Conseil des finances publiques locales prévue aujourd’hui. Avant de rappeler tout de même que l’idée, c'est de régler "ensemble" le problème des finances publiques.