Le ministre des Finances Michel Sapin a assuré jeudi que la France serait "au rendez-vous de ses engagements européens", après que la Commission européenne a prévu pour 2017 un déficit public français plus élevé que celui promis par Paris.
Les prévisions de Paris et Bruxelles. Michel Sapin a rappelé que Bruxelles, qui s'attend à un déficit public français de 3,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2017, contre 2,7% dans la prévision française officielle, raisonne "à politique inchangée", sans prendre en compte toutes les économies prévues. Selon lui, le pointage de la Commission européenne "signifie simplement que le déficit ne reviendra pas spontanément sous les 3%" dans deux ans. Pour 2015 et 2016 en revanche, Paris et Bruxelles sont plutôt d'accord. La France prévoit des déficits à 3,8%, puis 3,3% du PIB, quand l'institution européenne voit 3,8%, puis 3,4%.
Sur la croissance. Concernant la croissance, la France devrait selon la Commission enregistrer un PIB en hausse de 1,1% cette année, 1,4% en 2016 et 1,7% en 2017. Paris table de son côté sur une croissance de 1,1% cette année, puis 1,5% en 2016, ainsi qu'en 2017. Le déficit français en 2017, année d'élection présidentielle, est un enjeu de première importance au niveau européen. Après avoir obtenu un délai de deux ans de la Commission l'an dernier, Paris a promis de revenir en 2017 sous la barre des 3% de déficit, fixée par les traités. Ce nouveau sursis, le troisième pour Paris, avait fait grincer des dents, certains pays accusant la France de bénéficier d'un traitement de faveur.