Payer des impôts, d’accord, mais pour quel résultat ? Selon un sondage Elabe et Institut Montaigne, huit Français sur dix estiment que le montant des impôts et taxes est mal utilisé par les pouvoirs publics. Un chiffre qui interpelle, au point que le Premier ministre démissionnaire et président du groupe EPR à l'Assemblée, Gabriel Attal, a fait de la question du consentement à l’impôt un axe prioritaire du pacte d’action envoyé par courrier à ses homologues parlementaires.
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Il appelle de ses vœux la création d’un impôt participatif. Dans ce système contribuable déterminerait l’usage d’une fraction de son impôt par l’État et qui fonctionne depuis près de quarante ans en Italie. En remplissant leur déclaration d’impôts, nos voisins peuvent choisir de flécher par exemple une part symbolique de leurs contribution vers la santé ou la justice.
Éducation et santé en tête des préoccupations
L'idée séduit Jocelyne. Cette retraitée parisienne aimerait soutenir deux missions de l’État : "L’éducation et la santé. Comme ancienne de l’Éducation nationale, je trouve que les choses périclitent à grande vitesse, pour la santé je vois que les choses ne vont pas très bien non plus", estime-t-elle. Alex, la quarantaine, est beaucoup moins convaincu : "C’est plus de l’artifice qu’autre chose. Je pense que le rôle de l’État, c’est de faire lui-même le job et c’est pas aux gens de décider. Il faut juste plus de redistribution, et ça se passera très bien", nuance-t-il.
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Créateur du site justerépartition.fr, Thomas Jéréjian a sondé plusieurs milliers de Français sur leur priorité concernant l’utilisation des impôts : "Les plus 3.000 votants ont majoritairement plébiscité une hausse des dépenses dans l’Éducation puis la justice la défense et la sécurité", détaille-t-il. À l'inverse, la plupart des contribuables souhaitent consacrer moins d'argent au financement des retraites, des prestations de solidarité et des aides aux entreprises.