Plusieurs associations de chômeurs et de précaires, ainsi que des syndicats, réclament "une année blanche" pour les chômeurs afin d'éviter "une catastrophe sanitaire et sociale", dans un courrier adressé au gouvernement. Ce courrier est signé notamment par AC! (Agir ensemble contre le chômage et la précarité), le collectif national des travailleurs privés d'emploi et précaires (MNCP), le syndicat SNU Pôle emploi, le collectif des précaires hôtellerie restauration événementiel (CPHR).
Certains "n'ont survécu que grâce à la solidarité alimentaire"
"Nous mesurons la catastrophe qui est en train d’arriver. Il est indispensable que vous l'entendiez et preniez ces mesures d'urgence", écrivent une quinzaine d’associations, de syndicats et de collectifs. Avec la crise sanitaire liée au coronavirus, "des milliers de contractuel-les à durée déterminée ou en CDD d'usage, de vacataires, d'intérimaires, d'intermittent.es de l'emploi ont vu leurs missions arrêtées ou non renouvelées et ne les verront pas reconduire", expliquent-ils.
"Des secteurs entiers de l'économie – hôtellerie, restauration, culture, tourisme, sports… – sont déjà à l'arrêt sans savoir dans quel délai et quelles proportions ils pourront reprendre leur activité", poursuivent-ils. "Ces travailleur-euses précaires qui ne vivent ordinairement que de leur travail, n'ont pas bénéficié de mesures de protection exceptionnelles pendant le confinement et n'ont survécu que grâce à la solidarité alimentaire organisée par les citoyen-ne-s et les mairies", ajoutent-ils.
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Les signataires demandent l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage
Afin d'éviter "une catastrophe sanitaire et sociale", ils réclament entre autres, "une année blanche", c'est-à-dire "la prolongation sur un an de l'ensemble des droits des chômeurs", qu'il n'y ait pas de radiation pendant la période, mais aussi que soit abrogée la réforme de l'assurance chômage, dont le deuxième volet est reporté. Ce volet, qui durcit le calcul de l'allocation pour les travailleurs précaires, alternant contrats courts et périodes de chômage, a en effet été reporté du 1er avril au 1er septembre.
Le gouvernement a récemment indiqué qu'il allait engager une réflexion "pour adapter rapidement" les règles de l'assurance chômage, "au-delà des mesures de prolongation de droits déjà prises", sans apporter de précisions. S'agissant des intermittents du spectacle, le président de la République a promis que leurs droits seraient "prolongés d'une année", au-delà des six mois où leur activité aura été "impossible ou très dégradée", c'est-à-dire "jusqu'à fin août 2021".