Des buralistes de cinq régions françaises vont commencer à vendre des billets de train avant la fin de l'été, ont annoncé lundi la SNCF et la Confédération des buralistes.
Un protocole d'accord passé entre les deux partenaires prévoit la mise à disposition pour les bureaux de tabac d'un nouvel outil de vente constitué d'une application sur smartphone ou tablette et d'une imprimante, ont-ils indiqué dans un communiqué.
Les buralistes vendront des billets de TER, et aussi de TGV, qui sortiront sous forme de ticket de caisse avec un QR code. Mais ils ne prendront pas en charge les échanges et remboursement. Ils seront rémunérés à la commission. Et, avantage selon le patron de la SNCF Guillaume Pepy, on peut les payer en espèces.
Les guichets disparaissent dans les petites gares
Une première phase consiste à "identifier les besoins des territoires et les buralistes intéressés, en association avec les élus, dans cinq régions test": Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Normandie, Pays-de-la-Loire et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour compléter la vente de billets par internet et par téléphone, la SNCF s'est employée à multiplier les canaux de distribution alors que de nombreux guichets disparaissent dans les petites gares.
Et l'allongement des files d'attente aux guichets des grandes gares notamment a conduit la semaine dernière SNCF et la ministre des Transports à promettre des renforts. "Il y a beaucoup de bureaux de tabac, on vend de moins en moins de cigarettes, on pourrait vendre autre chose et les billets de TER c'est une vraie bonne idée", avait lancé en février Guillaume Pepy.
"Aujourd'hui, 96% des voyageurs qui utilisent un TER partent d'une gare où il y a une solution de vente, un guichet, un automate ou les deux. Il en reste 4%. Et même si la vente en ligne galope, nous voulons une solution pour chacun", a-t-il noté lundi.
"Aller chercher les Français là où ils sont"
La SNCF expérimente aussi la vente de billets avec des tournées de guichets mobiles s'arrêtant dans les petites gares et sur les marchés et travaille avec La Poste, les commerçants et les collectivités locales pour diversifier ses canaux de distribution.
Pour le groupe public, les 24.500 bureaux de tabac "incarnent le commerce de proximité", avec des horaires très étendus et une forte présence sur le terrain. "Ils constituent donc des partenaires privilégiés pour TER dans sa stratégie de conquête". "Notre objectif est clair : aller chercher les Français là où ils sont et faciliter l'achat de billets", a relevé le directeur général des TER Frank Lacroix.
Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, voit pour sa part un moyen de "répondre aux nouveaux usages et aux attentes des populations avec un panel de services de proximité, adaptés aux territoires" régionaux.
"C'est l'évolution sociétale que nous souhaitons accompagner", a-t-il souligné, rappelant que "depuis des années, nous vendons des tickets de bus".