Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé vendredi l'abandon d'un projet d'usine de vaccins à 450 millions de livres (538 millions d'euros). Un coup dur pour le gouvernement travailliste, deux jours après l'annonce d'un ambitieux plan pour relancer une économie au ralenti.

Une proposition d'aide publique "réduite"

"A la suite de longues discussions avec le gouvernement, nous n'avons plus l'intention de réaliser cet investissement", prévu à Speke dans la région de Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre), a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'entreprise.

Pour expliquer ce retrait, AstraZeneca invoque des questions "de calendrier" mais aussi une proposition d'aide publique du gouvernement travailliste "réduite" par rapport à celle de la précédente majorité conservatrice. Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que l'exécutif du Premier ministre Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet, proposait 40 millions de livres de subventions contre quelque 90 millions évoqués par son prédécesseur. 

Relancer une économie au ralenti

Cette décision intervient deux jours après l'annonce par la ministre des Finances Rachel Reeves, qui martèle depuis des mois que la croissance est sa priorité, d'un plan de relance dont la mesure phare était l'aval du gouvernement à une troisième piste à Heathrow, premier aéroport du pays et d'Europe.

Elle a aussi signalé des assouplissements des règles d'urbanisme et des mesures de déréglementation pour doper les investissements, ainsi que le soutien du gouvernement à plusieurs projets d'investissements pour faire d'un axe Oxford-Cambridge une "Silicon Valley européenne".

Après avoir déjà calé au troisième trimestre puis baissé en octobre, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a rebondi légèrement en novembre (+0,1%), mais moins qu'attendu. Le FMI a cependant revu à la hausse mi-janvier sa prévision de croissance pour le pays cette année, à 1,6%.