Des médecins soupçonnés de délivrer un trop grand nombre d'arrêts maladie sont dans le viseur de l'Assurance maladie 1:26
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Baptiste Morin / Crédit photo : ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
5.000 praticiens ont été récemment contactés par l'Assurance maladie au motif qu'ils prescriraient un trop grand nombre d'arrêts maladie, conduisant ainsi à une hausse de la facture pour l'État. Selon Bercy, ces derniers seraient en hausse de 30% sur les dix dernières années.

L'exécutif veut resserrer les contrôles autour des arrêts maladie délivrés par les médecins. Pour ce faire, l'Assurance maladie a pris contact avec 5.000 praticiens, soupçonnés d'être trop complaisants et de prescrire un trop grand nombre de documents de ce type. Ces médecins sont tout simplement ceux qui ont signé plus d'arrêts maladie que la moyenne par médecin dans leur département. 

Ils ont ainsi reçu un mail de l'Assurance maladie afin de s'expliquer. Jean-Paul Hamon, le président d'honneur de la Fédération des médecins de France, a pu échanger avec une professionnelle concernée qui lui a fait part de son désarroi. "Une femme de 59 ans qui était en pleurs, effondrée et qui se sentait vraiment humiliée que l'on puisse contester sa façon de travailler. La caisse d'Assurance maladie ne tient pas compte du profil de patientèle et fait simplement une règle de trois. Elle dit 'celui-ci a fait plus d'arrêts de travail qu'untel ou untel et donc on va le poursuivre'", dénonce-t-il.

Des entretiens qui s'étaleront jusqu'à la fin du mois de septembre 

De son côté, l'Assurance maladie répond qu'il ne s'agit pas de convocations mais d'entretiens d'alerte. Ces derniers ont d'ailleurs débuté au mois de mai dernier et s'étaleront jusqu'à la fin du mois de septembre. Une procédure qui vise à faire la lumière sur les arrêts maladie, en hausse de 30% en sur les dix dernières années, selon le ministère de l'Économie.

En 2022, ces neuf millions d'arrêts de travail ont coûté 14 milliards d'euros à la Sécurité sociale. Néanmoins, cette augmentation peut également s'expliquer par le vieillissement de la population, la baisse du chômage ou encore l'augmentation des salaires.